Vers une décontamination massive à Duparquet

Avant de récolter la première once d’or de ce que Mines d’Or Duparquet qualifie de « projet robuste », il faudra nettoyer et sécuriser le passif environnemental de l’exploitation de l’ancienne mine Beattie. La procédure sera longue, même si les promoteurs préviennent qu’elle prendra plusieurs années.
Steve Lines, vice-président de l’Environnement et des Relations communautaires, suggère que la construction officielle pourrait commencer en 2030 et l’exploitation en 2033, exactement 100 ans après la fondation de Duparquet en 1933, après la découverte du premier gisement.
Après une première rencontre citoyenne en novembre 2022, où l’entreprise a annoncé son intention de développer une mine à ciel ouvert, la nouvelle version du projet suggère plutôt une formule hybride. Plutôt que d’opter pour un site immense, Mines d’Or Duparquet présente sept petites fosses et une mine souterraine.
Selon la carte du projet mise à jour, 13 résidences sont situées dans la zone d’exploitation, ainsi que le chalet du club de golf, où deux ou trois trous devront également être déplacés. Les propriétaires ont déjà été rencontrés, mais rien ne presse, il reste encore six à huit ans
assure Steve Lines.
Steve Lines, vice-président Environnement et relations communautaires pour Mines d’Or Duparquet.
Photo : Radio-Canada / Lise Millette
La nouvelle projection inclut toujours une déviation par rapport à la route 393 menant à La Sarre. Des fosses de plus petit volume auront l’avantage de réduire le nombre de stériles générés par l’extraction.
Des travaux de forage ont été réalisés jusqu’à présent. La phase 1 est terminée et la phase 2 a commencé. L’entreprise a embauché de nouveaux employés qui travaillent dans son nouvel immeuble situé sur la rue Main, au coeur de la municipalité de Duparquet. En 2024, de nouvelles études environnementales débuteront également, étapes qui font partie du processus menant à une éventuelle exploitation.
Démolir l’ancien bunker souterrain
Avant d’atteindre les 2,5 millions d’onces d’or enfouies dans le sol, d’importantes étapes de restauration environnementale devront être franchies.
Mines d’Or Duparquet, filiale de First Mining Gold, a soumis au ministère de l’Environnement un plan pour extraire du sous-sol 3 000 tonnes de résidus de l’ancien torréfacteur.
Le bunker a la taille d’un court de tennis et mesure 12 pieds de profondeur. La poussière qui y est enfouie existe depuis 60 ans et présente un risque élevé pour l’environnement
explique Steve Lines.

L’entreprise Mines d’Or Duparquet qualifie son projet de robuste.
Photo : Radio-Canada / Lise Millette
Dans le cadre d’un projet de 2 millions de dollars, ce bunker sera démoli et le plancher remplacé. Le matériel sera placé dans de nouveaux conteneurs plus étanches et entreposé dans 120 conteneurs maritimes qui se retrouveront sur une plateforme située au nord de Duparquet, près de l’intersection avec la route 386 en direction de l’Ontario.
Grands projets de relance
Le passif environnemental de Duparquet, c’est aussi le flux de résidus qui s’étend jusqu’au lac, communément appelé vase
, inerte et orange. La taille de cette boue stérile est considérable à proximité de l’ancienne mine et du Glory Hole, ce lac artificiel né de l’effondrement des anciennes structures.
Il y a 4,1 millions de tonnes de résidus qui seront retirés et retraités
évalue Steve Lines, qui estime qu’il sera possible de traiter ces résidus dans la future usine de Duparquet et d’en extraire 1 à 2 grammes d’or par tonne de minerai.

Une centaine de personnes étaient présentes à la réunion de mardi soir à Duparquet. Les gens étaient plutôt calmes, selon notre journaliste.
Photo : Radio-Canada / Lise Millette
Un autre chantier, achevé cet été, concernait les vieux fûts corrodés stockés à Duparquet, d’où s’échappaient des produits chimiques. Ceux-ci ont été retirés de l’endroit où ils étaient stockés depuis 1956. Le contenu a été transféré dans de nouveaux conteneurs plus hermétiques et les endroits sur lesquels ils reposaient ont également été décontaminés.
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