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Nouvelles du monde

Ursula von der Leyen défend le Green Deal et l’élargissement de l’UE

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a prononcé mercredi son discours annuel sur l’état de l’Union. Au menu, outre la guerre en Ukraine : le Green Deal visant à limiter les émissions de carbone du Vieux Continent mais aussi la question de l’élargissement de l’UE.

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Dans son discours annuel sur l’état de l’Union, prononcé devant les eurodéputés réunis à Strasbourg, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a défendu, mercredi 13 septembre, un Green Deal « juste et équitable » face aux réticences qu’il suscite et appelle à préparer l’élargissement de l’Union européenne sans attendre de modifier les traités.

A neuf mois des élections européennes, la responsable allemande a vigoureusement défendu ses résultats – assurant avoir traduit en actes « plus de 90 % » des orientations présentées à son arrivée – sans donner la moindre indication sur son avenir politique.

Mais contrairement à l’année dernière, l’Ukraine n’était pas le thème central de son discours, prononcé en jonglant avec l’anglais, le français et l’allemand. Si elle a salué les « grands progrès » réalisés par Kiev sur la voie de son adhésion à l’UE, et a réaffirmé le soutien des Européens « aussi longtemps que nécessaire » face à l’offensive russe, elle s’est surtout concentrée sur l’ambitieux projet des Verts. L’accord visait à réduire les émissions de carbone du continent.

« Garder le cap » et « rester ambitieux »

Preuve de sa volonté de donner des assurances à l’industrie européenne, elle a souligné que la transition verte doit s’effectuer dans le cadre d’une concurrence loyale. Elle a annoncé l’ouverture d’une enquête sur les subventions publiques chinoises aux automobiles électriques pour défendre l’industrie européenne face à des « prix artificiellement bas ».

La législation environnementale suscite des tensions croissantes entre certains États membres et députés européens de son propre camp, le PPE (à droite), qui réclament une « pause » réglementaire et dénoncent volontiers la « charge » administrative qui pèse sur les entreprises et les agriculteurs.

Alors qu’hormis le plan climat, le Pacte vert reste largement inachevé avec 37 textes encore en négociation (dont ceux, très contestés, sur la « restauration de la nature » et la régulation des pesticides), Ursula von der Leyen a annoncé sa volonté de « garder le cap » et « rester ambitieux ». Mais aussi de « garantir une transition juste et équitable » avec « la promesse solennelle de ne laisser personne de côté », a-t-elle immédiatement ajouté, promettant des « dialogues » avec les industriels et « moins de polarisation » avec les agriculteurs.

De même, face aux « difficultés sans précédent » de l’énergie éolienne, le dirigeant envisage « d’accélérer encore la délivrance des permis » – déjà facilitée dans la loi en cours d’adoption sur les énergies renouvelables.

« Adapter l’Union plus rapidement »

Sur l’élargissement de l’UE, ses propos ont été particulièrement scrutés : le président du Conseil européen, Charles Michel, avait appelé l’UE à se préparer à intégrer de nouveaux membres « d’ici 2030 ». « Si nous voulons être crédibles, nous devons parler d’un calendrier », a-t-il déclaré. Bruxelles doit présenter à l’automne ses recommandations sur l’ouverture des négociations d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie. Cinq pays des Balkans occidentaux sont également candidats à l’adhésion, dont certains négocient avec l’UE depuis une décennie.

« Nous ne pouvons pas – nous ne devons pas – attendre de modifier les traités pour avancer sur la voie de l’élargissement », a souligné Ursula von der Leyen, appelant à « adapter plus rapidement l’Union », ses institutions et son budget. – mais en prenant soin de ne fixer aucun calendrier.

Parmi les chantiers en cours, la sensible réforme des règles budgétaires européennes fait l’objet de vives discussions, tout comme l’épineuse réforme de la politique migratoire, sur fond de capacités d’accueil sous pression face à des demandes d’asile croissantes.

Le dirigeant a appelé les États membres et les députés européens à intensifier leurs efforts pour finaliser ce texte offrant un « équilibre entre protection des frontières et protection des personnes, souveraineté et solidarité », et a salué le récent « partenariat stratégique » conclu en juillet avec la Tunisie. « Nous souhaitons désormais travailler sur des accords similaires avec d’autres pays », a-t-elle déclaré.

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Enfin, le président de la Commission a souligné les « forts vents contraires » qui assombrissent la situation économique : pénuries de main d’œuvre – « goulots d’étranglement de la compétitivité » – mais surtout persistance d’une « forte inflation ». Revenir à l’objectif d’inflation de 2% dans la zone euro « prendra du temps », a-t-elle admis – il était de 5,3% en août.

Ce discours intervient alors que les manœuvres politiques ont commencé en vue des élections de juin 2024 et que les spéculations vont bon train sur la volonté d’Ursula von der Leyen de servir à nouveau pour cinq ans.

La Commission a récemment perdu deux personnalités emblématiques : Frans Timmermans, architecte du Green Deal et désormais candidat au poste de Premier ministre aux Pays-Bas, et la commissaire à la Concurrence Margrethe Vestager, candidate à la tête de la Banque européenne d’investissement.

Avec l’AFP


France 24 Europe

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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