Urgences très achalandées en Abitibi-Témiscamingue

Le lundi 19 décembre, les hôpitaux d’Amos et de La Sarre affichaient un taux d’occupation des civières de plus de 100 %. Il n’est pas rare ces derniers jours que les hôpitaux de Rouyn-Noranda et de Val-d’Or dépassent les 100 %.
La majorité des consultations sont causées par trois virus, le COVID, le virus respiratoire syncytial (VRS) et la grippe.
C’est vraiment ce que nous voyons beaucoup aux urgences ces jours-ci, les trois virus qui se promènent. On voit des enfants qui ont des infections, qu’on voit souvent, mais ces jours-ci on voit aussi des adultes, des personnes âgées qui attrapent ces virus, qu’on voit moins souvent. Les trois en même temps ça veut dire qu’il y a beaucoup de monde qui vient nous voir, il y a beaucoup de malades en fait
explique le Dr Justin Langevin, chef du service médical à l’urgence de Rouyn-Noranda.
Dans la région, l’attente moyenne avant de voir un médecin aux urgences est d’un peu plus de 3 heures. Les deux derniers automnes ont été relativement calmes aux urgences en raison de la pandémie, mais le Dr Langevin estime qu’il y a encore plus de consultations cette année que les automnes avant la pandémie. Ce qui est spécial, c’est que les enfants sont plus malades.
Nous voyons encore plus que nous ne voyons des enfants très malades. Il y en a qui ont des symptômes du rhume qui ne sont pas si malades que ça, mais là-dedans il y a une proportion qui sont très malades, qui ont besoin d’être hospitalisés, de rester à l’hôpital souvent à cause des virus, de la grippe, du VRS qui circulent beaucoup ces jours. Le COVID est moins répandu chez les enfants ou du moins ils sont moins malades
explique le Dr Langevin
Le Dr Langevin précise que la situation d’urgence à Rouyn-Noranda est sous contrôle. Des médecins viennent ponctuellement en renfort pour réduire l’attente. Les cliniques externes acceptent également certains patients à l’occasion.
Quand consulter ?
Le Dr Justin Langevin dit que les enfants cette année contractent souvent des virus à plusieurs reprises, ce qui peut inquiéter les parents qui ont l’impression que c’est le même virus qui persiste pendant longtemps. Il précise qu’il n’est pas toujours nécessaire de consulter les urgences.
Si nous parlons de toux, de congestion, d’écoulement nasal, de mal de gorge, de fièvre qui dure moins de 48 heures chez un patient qui ne présente pas de symptômes graves
il ne faut pas consulter selon le docteur Langevin.
Vous devriez consulter si votre enfant a fièvre pendant plus de 48 à 72 heures, difficulté à respirer, douleur à la poitrine, signes de déshydratation, incapacité à manger ou à boire, douleur intense importante ou autres problèmes de santé qui l’exposent à des complications du rhume
il explique.
Les enfants de moins de trois mois qui ont une fièvre de plus de 38,0°C doivent aussi consulter les urgences et ils seront vus très rapidement, assure le Dr Langevin.
Il précise aussi qu’il est important de consulter si votre état de santé l’exige, même s’il y a de longues attentes aux urgences.
» Si vous avez un problème urgent qui nécessite une visite à l’urgence, vous devez venir nous voir. Vous ne devriez pas rester à la maison si vous avez des douleurs à la poitrine ou des problèmes de santé graves, car il y a trop de monde aux urgences. Vous devez venir nous voir et vous serez évalué en temps opportun malgré l’achalandage. »
Pour les cas moins urgents, il est désormais également possible de prendre rendez-vous au guichet d’accès de première ligne. (Nouvelle fenetre) ou dans une clinique sans rendez-vous.
Vers une stabilisation des cas ?
La fréquentation des urgences est normalement plus élevée après la période des Fêtes. Ce qui est difficile à prédire cette année, c’est si la fréquentation a progressé de quelques mois ou si elle augmentera encore plus en 2023.
La présidente-directrice générale du CISSS-AT Caroline Roy croit que les prochaines semaines seront critiques
. Les hospitalisations et le nombre de personnes touchées par le COVID notamment semblent se stabiliser depuis une semaine.
On voit que ça a l’air de se stabiliser, mais c’est très récent la semaine dernière alors que les trois semaines précédentes c’était vraiment une grosse hausse de tous les indicateurs avec un peu plus d’enfants hospitalisés pour des virus respiratoires, avec des personnes plus vulnérables hospitalisées aussi pour virus respiratoires ou COVID, diverses épidémies dans les milieux de vie partenaires ou nos CHSLD également
précise Caroline Roy, qui précise que la situation est stable, mais pas sous contrôle.
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