Une semaine avant la note S&P, Bruxelles juge les dépenses publiques françaises « excessives »
La France s’en serait passée. Alors que l’agence de notation Standard and Poor’s (S&P) se prononcera sur la notation de la dette française le 1er décembre, le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, a déclaré que la France, mais aussi la Belgique, la Croatie et la Finlande, « peut ne pas être conforme aux recommandations » Budget de l’Union européenne pour l’année prochaine, en raison de dépenses publiques excessives. Autrement dit, ces quatre pays doivent « réduire les dépenses » respecter les limites européennes, qui fixent deux plafonds à ne pas dépasser : celui du déficit public à 3 % du produit intérieur brut (PIB) et celui de la dette publique à 60 % du PIB.
Désactivées début 2020 pour éviter un effondrement de l’économie européenne frappée par la pandémie de Covid, ces règles budgétaires de l’UE ont été prolongées jusqu’à fin 2023 en raison des répercussions de la guerre en Ukraine, mais le Pacte de stabilité sera réactivé le 1er janvier. .
Bercy serein
En France, Bercy ne semble pas concerné par les propos de Valdis Dombrovskis. La France est » en ligne » sur la réduction du déficit public, qui devrait atteindre 4,4 % du produit intérieur brut (PIB), après 4,8 % en 2023, assure-t-on au ministère des Finances, confirmant l’objectif de le porter de 2027 à 3 %, la limite fixée par le Pacte de stabilité. La dette resterait stable à 109,7% du PIB en 2024, pour atteindre 108,1% au terme du quinquennat. Pour la première fois depuis 2015, les dépenses totales de l’État diminueront en 2024, de 4 milliards d’euros par rapport à 2023, pour atteindre 491 milliards d’euros.
« Des progrès substantiels ont été réalisés en ce qui concerne les éléments structurels de la situation budgétaire en France », a salué le commissaire chargé de l’Economie, Paolo Gentiloni, précisant qu’au sein de la zone euro, aucun projet budgétaire pour 2024 ne présente « des risques sérieux ». « . de violation du Pacte.
La limite de croissance des dépenses primaires nettes, c’est-à-dire hors intérêts et hors impact des hausses ou réductions d’impôts, a été fixée par l’UE à 2,3 % pour la France en 2024. Bruxelles prévoit qu’elle atteindra en effet 2,8 %. Mais Bercy souligne que sa facture financière représente 2,6%, soit un écart de 0,3% considéré « limite « . « Nous maintiendrons nos prévisions. Hors période Covid, la France a toujours respecté ses prévisions ces dernières années », souligne-t-on à Bercy. Paris estime également que la révision à la hausse de cette baisse des perspectives de croissance de la France devrait modifier la valorisation de l’évolution de ses dépenses, un élément non pris en compte dans l’avis publié mardi et qui, selon Bercy, remettrait le pays sur les rails. Le gouvernement table sur une croissance économique de 1% cette année et de 1,4% en 2024.
Une dette de 3 milliards d’euros
Outre les quatre pays identifiés mardi, Paolo Gentiloni a souligné que neuf autres États membres « ne font pas pas entièrement en ligne » aux recommandations, y compris l’Allemagne, qui est appelée, comme la France, à éliminer « dès que possible » les mesures d’aide adoptées pour réduire les factures énergétiques des foyers et des entreprises.
Face à une dette qui dépasse les 3 000 milliards d’euros et un déficit bien supérieur aux normes européennes, le gouvernement a voulu montrer son sérieux en présentant fin septembre son projet de loi de finances pour 2024. Des économies d’au moins 16 milliards d’euros. résultant principalement de la fin de mesures exceptionnelles, comme le bouclier tarifaire de l’électricité. Pour le budget 2025, le gouvernement prévoit 12 milliards d’euros d’économies supplémentaires.
Gn fr bus