une relation forte de l’ère communiste jusqu’à la guerre en Ukraine

L’idée est surprenante compte tenu de l’isolement de longue date de l’un et de la volonté de puissance de l’autre. Cependant, la Corée du Nord pourrait envoyer des travailleurs pour aider la Russie à participer au « reconstitution » régions séparatistes du Donbass, dans l’est de l’Ukraine, dévastées par des mois de guerre.
La petite phrase lâchée mardi 19 juillet par l’ambassadeur de Russie à Pyongyang, dans un entretien au quotidien russe pro-Kremlin Izvestia. montre à quel point les relations sont fortes entre les deux pays qui partagent une frontière commune d’une quarantaine de kilomètres.
Reconnaissance des républiques séparatistes
» Hautement qualifiés, travailleurs et prêts à travailler dans les conditions les plus difficiles, les ouvriers coréens seront un atout dans la tâche sérieuse de restauration des installations sociales, infrastructurelles et industrielles détruites par les Ukronazis en retraite.s’est vanté l’ambassadeur Alexander Matsegora, utilisant le champ lexical déployé par Moscou pour justifier l’invasion de l’Ukraine.
Preuve de la solidité des relations entre Pyongyang et Moscou, la Corée du Nord est devenue la semaine dernière le troisième pays à reconnaître l’indépendance des Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et Lougansk. Seules la Russie, bien sûr, et la Syrie l’ont battu. Une semaine après le début de l’invasion, la Corée avait également voté contre une résolution de l’ONU condamnant les opérations militaires en Ukraine.
Des relations qui remontent au communisme
Les bonnes relations entre Pyongyang et Moscou ne datent pas d’hier. Après la capitulation japonaise en 1945 et la séparation de la Corée (alors sous domination japonaise) en deux entités distinctes, l’URSS met en place un gouvernement communiste dans la partie nord du pays. Dès 1948, l’Union soviétique est devenue le premier pays à reconnaître non seulement l’indépendance du régime de la dynastie Kim mais aussi sa souveraineté sur l’ensemble de la péninsule coréenne.
Jusqu’à la chute du bloc soviétique, les relations entre l’URSS et le Nord étaient essentiellement de nature idéologique et militaire, notamment pendant la guerre de Corée (1950-1953). Près de 26 000 soldats de l’Union soviétique ont été envoyés au combat pendant ces trois années.
Dès 1985, Mikhaïl Gorbatchev réduit son soutien à la Corée du Nord, préférant amorcer un réchauffement des relations avec le Sud. Une dynamique qui s’est poursuivie après l’éclatement du bloc soviétique puis l’arrivée au pouvoir de Boris Eltsine en Russie en 1991.
La barrière nucléaire
La Russie s’est à nouveau tournée vers Pyongyang au début des années 2000, lorsque Vladimir Poutine a pris la tête de l’État. En juillet 2000, la première rencontre entre le dirigeant russe et son homologue coréen Kim Jong-il a lieu à Pyongyang. Dix-neuf ans plus tard, Vladimir Poutine rencontrera le fils du deuxième dictateur nord-coréen, Kim Jong-un, à Vladivostok.
Au fil des années, la coopération entre les deux pays s’est renforcée dans les domaines de la recherche scientifique et du commerce, notamment pétrolier. En 2012, la Russie a annulé 90 % de la dette nord-coréenne de 11 milliards de dollars contractée avec elle, levant au passage plusieurs obstacles juridiques entravant la coopération économique entre les deux États.
Seule ligne rouge dans les relations bilatérales, le développement nucléaire de la Corée du Nord a été systématiquement condamné par Moscou. En 2006, le Kremlin a voté une résolution au Conseil de sécurité de l’ONU condamnant le pays après un essai de missile. Après des essais nucléaires, la Russie a aussi voté en 2009 et 2016, avec la Chine, de nouveaux textes permettant l’instauration de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord.
New Grb1