un sauvetage le soir ? Dernières nouvelles

BÉLUGA. C’est ce mardi 9 août au soir que doit avoir lieu l’opération de sauvetage du béluga coincé dans la Seine. L’opération, jugée comme celle de la dernière chance pour la survie de l’animal, s’annonce particulièrement complexe.
[Mis à jour le 9 août 2022 à 15h52] C’est une opération de la dernière chance digne de la saga « Save Willy » qui se profile dans l’Eure pour tenter de sauver le béluga coincé dans la Seine depuis plusieurs jours. Les autorités ont annoncé que l’animal, coincé dans une écluse située dans l’Eure, à 70 kilomètres de Paris, serait déplacé mardi dans le but de le transporter en urgence vers un bain d’eau salée pour une « période de soins ».
L’opération s’annonce particulièrement délicate, tout d’abord à cause du poids (800 kg) et de la taille de l’animal qui mesure plus de 4 mètres, de son état de santé fragile mais aussi de la topographie des lieux. Le béluga est en effet coincé depuis plusieurs jours dans l’écluse de Saint-Pierre-La-Garenne dans l’Eure, un lieu étroit qui n’est pas accessible en véhicule terrestre. L’équipement doit donc être transporté sur le site à la main. Pour aider à mener à bien l’opération, des membres des équipes de Marineland Antibes étaient attendus sur place.
Le lieu d’acheminement n’a pas été communiqué mais Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France avait donné quelques précisions ce mardi à France 3 Régions. « La grande opération d’aujourd’hui consistera à transférer le béluga, qui se trouve à plus de 150 km de la mer, vers un bassin d’eau salée, mieux adapté à sa physiologie afin de bénéficier d’une surveillance et de soins médicaux. . Il s’agit de déterminer si la maladie dont elle est atteinte et qui l’empêche de se nourrir est quelque chose sur laquelle on peut l’aider ou si sa maladie est incurable », avait-elle glissé.
Plus tard dans la journée de mardi, la préfecture de l’Eure a précisé que « l’opération de transport du béluga perdu dans la Seine » serait « tentée aujourd’hui dans la soirée ». Les contours de l’opération n’ont pas encore été communiqués mais un point presse est prévu mardi à 17h30. L’opération de sauvetage doit débuter à 20 heures selon la préfecture, le béluga doit ensuite être transporté par camion vers une destination inconnue. À son arrivée, le béluga doit être immergé dans un bain d’eau de mer.
Le cétacé blanc, habitué aux eaux froides et salées, se retrouve en effet loin de son milieu naturel et de son état de santé préoccupant. L’animal ne se nourrissait toujours pas mardi matin malgré les efforts des soigneurs, mais son état ne semblait pas se détériorer. D’où la possibilité d’un transport d’urgence. « Il nous paraissait possible de penser au transport vers la mer », a déclaré lundi lors d’un point presse la sous-préfète d’Evreux, Isabelle Dorliat-Pouzet. « Les vétérinaires et les chercheurs ont indiqué que dans l’intérêt de l’animal, cela peut être essayé. Nous y travaillons dur. »
L’opération de sauvetage prévue le mardi 9 août devrait apporter plus d’informations sur l’état de santé du béluga. L’opération sera en effet encadrée par de nombreux soigneurs qui devraient en profiter pour réaliser de nombreux prélèvements, analyses et examens médicaux sur le cétacé. Lundi 8 août, la préfecture de l’Eure avait indiqué que « la surveillance de l’animal se poursuit. Les moyens nautiques du Sdis sont engagés ainsi que la gendarmerie et l’ONG Sea Shepherd. Sa respiration, son comportement et son alimentation sont observés. » Jusqu’à présent, le béluga n’a pas voulu manger, alors que les gardiens lui ont donné de la truite, du hareng et du calmar. C’est pourquoi on lui a administré un stimulateur d’appétit, sans succès, comme l’a expliqué dimanche sur BFM TV le président de Sea Shepherd France : « Ce qu’on espérait, c’est que le stimulateur d’appétit lui permette de manger. Il n’y avait pas de différence significative. » Depuis plusieurs jours, les vétérinaires présents sur place tentent de l’aider à manger. Plusieurs poissons ont été offerts à l’animal en vain.
Dans un communiqué publié dimanche 7 août, la préfecture de l’Eure avait indiqué qu’au vu de l’état physiologique du cétacé, « des vitamines et des produits susceptibles d’ouvrir son appétit » lui étaient administrés. Sa présence dans la Seine fragilise l’animal habitué à évoluer dans un milieu d’eau salée, l’eau douce abîmant sa peau. Si le béluga peut être « résistant » selon les mots de la préfecture de l’Eure, le manque de nourriture laisse peu d’espoir aux spécialistes et aux associations de protection animale. « Son manque d’appétit est sûrement le symptôme d’autre chose, d’une origine que l’on ne connaît pas, d’une maladie. Il est sous-alimenté et cela remonte à plusieurs semaines, voire plusieurs mois. En mer, il ne mangeait plus », relève Sea Shepherd. Lamya Essemlali.
Le béluga ne se nourrit toujours pas (a priori) mais il continue d’être curieux. Vers 4 heures du matin, il se frotte pendant 30 minutes sur les parois de l’écluse et se débarrasse des taches qui étaient apparues sur son dos. Les antibiotiques peuvent également avoir aidé. pic.twitter.com/VIyZ9mWNN5
— Sea Shepherd France (@SeaShepherdFran) 8 août 2022
Repéré en milieu de semaine dernière, le béluga de 4 mètres se trouve dans une écluse au nord-ouest de Paris depuis vendredi 5 août. L’écluse située à Notre-Dame de la Garenne près de Vernon, à 70 km au nord-ouest de Paris, mesure 125 mètres sur 25 mètres. Sa présence dans cette écluse aurait pu provoquer un stress supplémentaire chez l’animal, ont constaté les autorités ce week-end. La possibilité d’un transport a été évoquée le lundi 8 août avec une éventuelle opération le mardi 9 août.
GrP1