Un rapport identifie les défis auxquels sont confrontés les entrepreneurs noirs en Alberta

Le rapport (Nouvelle fenetre)( (Nouvelle fenetre)en anglais) est conçu comme un moyen de combler un manque de connaissances dans la compréhension de l’entrepreneuriat noir local, pour lequel les données sont rares.
Philomina Okeke-Ihejirika, directrice de Collaboration africaine pour l’excellence (PACE) de l’Université de l’Alberta est le chercheur principal de ce rapport, produit en collaboration avec Centre Afrique. Elle souligne que les résultats démontrent les inégalités systémiques auxquelles les Noirs sont confrontés.
La question de la race est cruciale. Nous devons commencer à collecter ces données afin de savoir ce qui se passe.
insiste-t-elle, notant que la majorité des personnes interrogées pensent que les attitudes racistes envers les Noirs ont un effet sur leur capacité à réussir.
Douze personnes ont été interrogées lors de la première phase de l’étude, tandis qu’un questionnaire a permis, lors de la seconde phase, de recueillir les commentaires de 256 personnes. 88% des participants sont des immigrés d’Afrique ou des enfants d’immigrés d’Afrique.
Difficulté d’accès au financement
Philomina Okeke-Ihejirika dit que l’un des points forts de l’enquête est que les entrepreneurs noirs ont des réseaux de capital social limités pour démarrer une entreprise.
Les Noirs albertains qui démarrent des entreprises dans nos communautés n’ont pas de grands-pères ou de grands-mères qui leur ont laissé un riche héritage, souligne-t-elle, ajoutant que beaucoup n’ont pas approché les banques et que ceux qui l’ont fait n’ont pas souvent eu du succès.
Ainsi, la ressource financière la plus courante à laquelle 50,9% des entrepreneurs noirs ont recours est l’épargne personnelle, tandis que 46,6% d’entre eux ont recours à l’épargne familiale, et 39,2% à la carte de crédit.
Ce n’est pas acceptable, il n’est pas possible de faire prospérer une entreprise comme celle-ci
se lamente Philomina Okeke-Ihejirika.
La formation et l’éducation, un talon d’Achille
De plus, seuls 22 % des répondants déclarent avoir reçu une formation ou une éducation pour démarrer ou gérer une entreprise.
Le rapport recommande donc aux organisations soutenant les entrepreneurs noirs de les encourager à suivre des cours de sensibilisation financière lors du démarrage d’une entreprise.
Les entrepreneurs noirs sont également fortement encouragés à suivre une formation aux compétences techniques et générales en gestion d’entreprise.
Je n’appelle pas cela la littératie financière parce que je pense que c’est une insulte à toute population marginalisée. Ce n’est pas qu’ils [les entrepreneurs noirs] ne savent pas ce qu’ils font, c’est juste que beaucoup d’entre eux n’ont souvent pas la chance d’obtenir cette éducation
explique Philomina Okeke-Ihejirika.
Sharif Haji, directeur général de Centre Afriquenote une autre préoccupation identifiée dans le rapport, soit la clientèle cible.
Seulement 51 % des répondants identifient le grand public comme leur clientèle. Certains admettent même qu’ils ne ciblent qu’une clientèle noire.
Si vous avez une entreprise et que votre clientèle est petite et que vous ne songez pas à l’agrandir, vous stagnerez probablement et vous ne pourrez pas prospérer. [dans ces conditions]
souligne-t-il, notant que l’étude sur l’entrepreneuriat noir en Alberta est une première du genre dans la province.
Avec des informations de Stephen Cook
canada-lapresse