Des briques rouges obstruent la vue de Martine qui a dépensé toutes ses économies pour rénover sa maison, dans le quartier de la Croix-Daurade, à Toulouse (31). Sous ses fenêtres, un immeuble de trois étages abritant 30 logements a été érigé. Le promoteur a été contraint de construire le bâtiment tout le long du mur de la maison du retraité. La résidence est en effet soumise à des servitudes de vue, droit qui permet au propriétaire de s’écarter des distances imposées par la loi pour créer une ouverture ou une vue vers la propriété voisine.
Depuis 12 ans, Martine et Acantys se livrent une guerre sans merci. Le chantier a été arrêté le temps que l’affaire soit jugée. Les négociations à l’amiable ont été un échec. L’affaire a même été portée devant la Cour de cassation. Déjà avant Martine, d’autres habitants protestaient contre la démolition de la maison du XXe siècle qui remplaçait l’immeuble de trois étages. Après de nombreuses discussions, le promoteur a fini par les convaincre. Acantys propose d’acheter la maison de Martine et de lui en construire une autre dans un quartier riche de Toulouse mais elle refuse. « Le montant proposé était bien inférieur à la valeur réelle de la maison. Je ne pouvais pas accepter, d’autant plus que le nouveau logement proposé m’éloignerait du centre-ville», affirme-t-elle. Selon Acantys, la justice leur a donné raison mais l’affaire ne s’arrête pas là.
Le promoteur accusé de dégâts
Dernier rebondissement : Martine vient de porter plainte pour effraction et dégradations contre le promoteur. « En plein été, le promoteur a pris la liberté d’utiliser mon toit comme échafaudage. Des ouvriers sont entrés à plusieurs reprises sur mon balcon sans la moindre autorisation. La toiture rénovée a été endommagée ainsi que d’autres éléments de la maison», confie-t-elle à La Dépêche du Midi . Martine serait cependant prête à négocier si le promoteur lui trouve un bien »de cette qualité« , Qui va « être très difficile», comme elle l’assure. Contacté par Le Figarole promoteur a refusé de faire le point sur la situation »,étant donné que le groupe est en procédure et donc tenu au secret« . À suivre.
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