Uderzo raconté par sa fille
Uderzo, sur le canapé d’Astérix
Vendredi 14 septembre à 23h sur Canal+
Né daltonien et doté de douze doigts, le petit Aberto n’était pas forcément prédestiné à devenir l’extraordinaire dessinateur de bande dessinée qu’il fut, créateur (faut-il le rappeler ?) avec René Goscinny de l’indestructibleAstérixdont les albums se sont vendus à 380 millions d’exemplaires depuis sa création en 1959.
Pour expliquer comment le fils d’immigrés italiens, qui a francisé son prénom après avoir subi des insultes xénophobes, a tracé un tel chemin, ce documentaire réalisé par Yannick Saillet et co-écrit par Sylvie Uderzo et son mari, Bernard de Choisy, a choisi de raconter au partie intime d’Uderzo. Puisant dans les archives familiales, ce long film d’une heure et demie montre des photos et des vidéos du bon père, ami fidèle et travailleur acharné qu’était le couturier.
Il confine parfois à l’hagiographie, mais le documentaire ne passe pas sous silence les relations houleuses avec son éditeur, le retors Georges Dargaud, ni les dissensions financières et créatives avec sa fille sur la poursuite deAstérix par d’autres auteurs. Un conflit résolu en 2014 après sept ans de procédures judiciaires.
Depuis le décès de son père en 2020, Sylvie Uderzo a entrepris de rendre à César ce qui est à César, en mettant en avant sa virtuosité indéniable mais longtemps restée dans l’ombre du génie scénariste de René Goscinny. Comme la très belle exposition du Musée Maillol en 2021, ce documentaire participe à cette réhabilitation.
Comme l’analysent bien ses confrères Zep, François Boucq et Achdé, Uderzo, fasciné par Walt Disney, a fait « Dessin animé 2D : lorsqu’un coup est donné, les lignes de vitesse menant au lieu de l’impact et les onomatopées font immédiatement comprendre le mouvement« . Autodidacte, le dessinateur sait alterner avec une étonnante facilité le stylo rond et le stylo BD dans Astérix et une fonctionnalité extrêmement réaliste dans Tanguy et Laverdure. Quel talent, de Toutatis !
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