Télévision. Transformer ses viols en crimes
Elle entre dans le commissariat en tremblant. Au guichet, elle murmure au policier de service qu’elle est venue porter plainte pour viol. Râpé. Cet acte horrible dont la honte, contrairement à tous les crimes, est ressentie par la victime. Pour Marina (Caroline Anglade), c’est encore plus compliqué : c’est son ex-conjoint, Grégory Pasteur, qu’elle accuse de viol conjugal. Elle n’a aucune preuve et n’a parlé à personne de ces viols répétés « par contrainte, violence ou surprise ». L’ex-mari (Clovis Cornillac), convoqué, l’intimide, la menaçant de contester la garde de leur fils. Marina n’a qu’une solution : retrouver des femmes, dans la vie de son mari, qui ont subi le même sort qu’elle. Elle se rapproche donc de Samia (Samira Lachhab), qui ne veut plus entendre parler d’une si vieille histoire. Mais se multiplie, à partir de ce moment, le malaise. Et prévient Chloé (Alice David), la nouvelle compagne de Grégory.
Comme le rappelle la fiction, la moitié des viols (24 800 plaintes déposées chaque année) ont lieu dans la sphère intime. Pouvoir y accéder devient un enjeu politique. Le téléfilm reprend toutes les petites phrases que les femmes entendent dans ce genre de circonstances, du « il faut se forcer un peu » au « sans preuve, on ne peut rien faire ». Efficace et pédagogique, il démontre assez bien à quel point le viol est un moyen de contrôle.
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