Séville 1982. Quand une équipe rejoue le match

Cela peut ne rien dire aux plus jeunes. Mais la plupart des fans de football s’en souviennent : le 8 juillet 1982, l’équipe de France dirigée par Michel Platini affronte les Allemands en demi-finale de la Coupe du monde et perd au bout d’une séance. tirs au but.
Un match entré dans la légende du fait de ses nombreux rebondissements. Cela reste aussi un traumatisme pour les supporters tricolores qui ont vu l’un des joueurs, Patrick Battiston, quitter le terrain sur une civière après un violent accrochage avec le gardien allemand, Harald Schumacher. A la stupéfaction générale, la faute de celui-ci ne sera pas constatée par l’arbitre.
C’est lors de cet événement sportif à haute intensité dramatique qu’un metteur en scène suisse, Massimo Ferlan, s’est attelé à le faire revivre en 2019. Une aventure collective que le metteur en scène Serge Steyer a accompagné avec sa caméra, du tâtonnement du premier répétitions à l’euphorie de la représentation finale. Que vous soyez fan de football ou non, vous vous laissez immédiatement prendre au jeu des actrices et acteurs, eux-mêmes plus ou moins habitués aux coups francs et aux penaltys.
Entre séances de préparation physique et apprentissage des rôles, chacun revient sur son propre souvenir, ou sa redécouverte, du match mythique.
Plus on avance dans la réalisation du projet, plus on mesure son côté décalé : à terme, les joueuses – et joueuses (Battiston, notamment, est incarnée par une femme) – tapent un ballon imaginaire contre une équipe allemande qui l’est tout autant dans un stade sans public autre que des supporters à la fois acteurs et spectateurs. Le tout sous le commentaire original et terreux de l’illustre Thierry Roland, également interprété par un comédien. Cerise sur le gâteau, Harald Schumacher se voit « incarné », pour ainsi dire, par une armoire en bois massive plantée dans un coin de la pelouse. Il fallait y penser. Une pièce de théâtre et un film très drôle.
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