Sanction complémentaire, anonymat, VPN… Les grandes lignes du projet de loi pour lutter contre le cyberharcèlement

Comment protéger nos enfants des dangers qui les attendent sur les réseaux sociaux ? De nombreux parents restent sans réponse face à cette question, comme impuissants face à un processus qui apparaît parfois inévitable. Ceux de la petite Marie, 15 ans, qui a mis fin à ses jours en septembre 2021 à Cassis dans les Bouches-du-Rhône, en ont fait la bien amère expérience. Et est même allé jusqu’à porter plainte contre TikTok, en raison de l’algorithme de la plateforme chinoise, qui aurait favorisé, selon eux, la présence de contenus sur le thème du suicide sur le fil d’actualité TikTok de Marie.
C’est également sur les réseaux sociaux que l’adolescente a subi un cyberharcèlement qui a contribué à motiver son action. Les menaces qui règnent sur internet sont multiples et ont poussé certains responsables politiques à agir. En première ligne se trouve Antoine Armand, député Renaissance de Haute-Savoie, et parrain d’un projet de loi visant à sécuriser internet et lutter contre le cyberharcèlement. L’élu en a dévoilé les grandes lignes ce mardi au micro de Céline Géraud dans Europe 13h00.
« Une identité numérique »
Tout d’abord, le député évoque « deux mesures », destinées à identifier les harceleurs potentiels et à les mettre hors d’état de nuire. « La première est la création d’une peine supplémentaire de bannissement. Les cyberharceleurs pourraient être bannis des plateformes», indique Antoine Armand. De ce fait, les utilisateurs concernés ne pourront pas ouvrir de nouveau compte sur les réseaux sociaux. Objectif : « mettre fin à cette jungle et à ce harcèlement virtuel qui a des conséquences extrêmement réelles et personnelles ».
La deuxième mesure vise à mettre fin à l’anonymat sur les réseaux sociaux. « L’idée est qu’à terme, chaque personne qui s’inscrit aura derrière elle une identité numérique qui pourra être vérifiée en cas d’infraction. » Une manière d’identifier chaque internaute lors de la création du profil et de mettre fin à « ce sentiment d’impunité insupportable ».
Pas de suppression du VPN
Antoine Armand appelle cependant à la patience et évoque un horizon de « plusieurs années ». Mais à terme, l’élu souhaite abolir ce bouclier naturel derrière lequel se cachent certains harceleurs une fois derrière leur écran. « Quand vous êtes dans la rue, vous devez révéler votre identité aux autorités. Si vous insultez quelqu’un, vous devez répondre. C’est vous, personnellement, qui devez le faire. Il n’y a aucune raison pour que, dans la vie numérique, il n’y ait pas de les mêmes règles ».
Le projet de loi ne prévoit cependant pas d’interdiction des VPN, ces réseaux privés virtuels qui masquent votre adresse IP afin de vous offrir un accès Internet sécurisé. Selon Antoine Armand, cette technologie présente trop d’avantages pour être écartée d’emblée. « Quand vous êtes à l’aéroport et que vous vous connectez au réseau wifi, si vous voulez être en sécurité, vous utilisez un VPN. Quand vous êtes un travailleur expatrié à l’étranger et que vous vous connectez à un réseau français, vous utilisez un VPN », rappelle-t-il. , tout en soulignant que ces réseaux privés virtuels « ne nous empêchent pas de retrouver des personnes et de lutter contre l’anonymat ».
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