Sam Mendes a-t-il tourné un vrai plan séquence ? Explications

[Mis à jour le 13 novembre 2022 à 20h40] 1917 permet à Sam Mendes de relever un défi de taille : plonger le spectateur au cœur de la Première Guerre mondiale, avec l’impression de la vivre en temps réel. Regarder ce film sorti le 15 janvier 2020 et diffusé dans l’émission TV de TF1 ce dimanche 13 novembre 2022 donne l’impression d’être composé d’un seul « plan séquence » (un plan qui ne s’arrête pas). Pendant 1h50, le public est donc totalement du côté des deux soldats britanniques qui doivent transmettre un message derrière les lignes ennemies, pour éviter la mort de milliers d’hommes. « Pour moi, ce film devait se passer en temps réel afin de suivre au plus près le parcours de ces soldats », raconte Sam Mendes dans une vidéo making-of.

Compliqué à tourner, 1917 est pourtant ce qu’on appelle un « faux plan séquence ». Ce n’est pas un seul plan-séquence qui compose le film, mais plusieurs longues scènes mises bout à bout, donnant l’impression de ne jamais être coupées grâce aux cordes de montage et à la virtuosité technique. Au total, environ 40 à 50 scènes ont été tournées pour les besoins de ce film de guerre, estime Sam Mendes dans les colonnes de Première. Ce procédé a déjà été utilisé dans d’autres films auparavant, comme La Corde d’Alfred Hitchcock ou plus récemment Birdman d’Alejandro González Iñárritu. Pourtant, l’exercice était particulièrement compliqué pour 1917 : non seulement ce plan séquence était un défi de tournage, mais ce choix impliquait aussi que le film soit complètement prémonté : « En général, dans les films, on utilise des trucages, on peut toujours raccourcir ou couper une scène. Là, c’est impossible », commente Sam Mendes, toujours dans le making-of.

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Synopsis du film de 1917 – Alors que la Première Guerre mondiale bat son plein, deux jeunes soldats doivent porter un message au Deuxième Bataillon. S’ils échouent, la troupe sera prise dans un piège dont 1600 hommes n’échapperont pas. Schofield et Blake doivent un jour s’infiltrer derrière les lignes ennemies et éviter la mort de leurs frères d’armes. Une mission impossible dont dépend la survie du frère de Blake…

1917 semble avoir conquis les critiques lors de sa sortie en salles le 15 janvier 2020 : les médias français sont séduits par le dernier long métrage de Sam Mendes. « Un film total » pour Cinemateaser, « virtuose » et « excitant » pour Elle, « génial et captivant » pour La Voix du Nord, les critiques sont généralement élogieuses : le pari fou de Sam Mendes est réussi, tout comme ce vrai- faux plan séquence immersif. Dans sa revue, Le Figaro souligne que « les connexions sont invisibles et, outre la prouesse technique, ce parti pris crée une immersion spectaculaire et menaçante. La traversée du no man’s land, paysage de désolation et de mort, est l’une des évocations les plus fortes de la boucherie de 14-18 que l’on ait vues depuis longtemps ». Télérama l’avoue, « le réalisateur de Skyfall est particulièrement inspiré » avec ce long métrage. Quelques échos négatifs émergent cependant, comme Première, dont la rédaction est divisée sur ce nouvel ouvrage : l’un des journalistes affirme que « Mendes a le sens du grand spectacle ludique », tandis qu’un autre déplore un « appareil qui tourne à vide, et donne systématiquement l’impression de travailler pour sa propre publicité ». Même constat chez Libération, qui affirme que « Sam Mendes rejoue la Grande Guerre dans un spectacle immersif et sans point de vue ». Ce qui semble certain, c’est que 1917 devrait satisfaire les films de guerre d’une part, et les amateurs de scènes spectaculaires d’autre part.

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Le making-of de 1917 nous en dit plus sur la mise en scène du film. Roger Deakins, directeur de la photographie légendaire a dû faire face à ce défi fou. Le film se déroule presque entièrement en extérieur et, comme les personnages bougent tout le temps, aucun décor n’est pareil, ce qui était difficile à gérer en termes d’éclairage. « Filmer en extérieur nous rend dépendants de la lumière et de la météo et nous nous sommes rendus compte que nous ne pouvions pas éclairer » car les caméras bougeaient parfois tellement qu’il était impossible de placer des lumières en dehors du champ. Il fallait aussi faire attention aux décalages causés par les nuages ​​! Ci-dessous, découvrez la vidéo making-of qui permet de découvrir comment les équipes de 1917 ont relevé cet impressionnant pari cinématographique.

1917 cumule pas moins de dix nominations aux Oscars 2020 : il est cité dans les catégories meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario original, meilleure photographie, meilleure musique originale, meilleur son (mixage et montage), meilleures coiffures et maquillages et meilleur spécial effets. . Pourtant, le film ultra-favori n’a remporté que trois statuettes : meilleurs effets spéciaux, meilleure photographie et meilleur mixage sonore. Le 5 janvier 2020, le film de guerre de Sam Mendes a remporté le Golden Globe du meilleur film dramatique et du meilleur réalisateur.