Rolling Stone Weekly n°122 : Simplement rouge

Décédée à l’âge de 83 ans, Tina Turner laisse derrière elle un catalogue rempli d’une puissance inégalée et d’une voix incroyable.

Il n’y avait personne comme Tina Turner. L’icône du rock et de la soul, décédée le 24 mai à l’âge de 83 ans, a vécu au moins trois vies. Il y avait le phénomène vocal qui était toujours une force trop puissante pour être contenue dans la moitié d’un duo avec son ex-mari violent dans les années soixante ; la puissance solo qui a pris sa place légitime dans le panthéon du rock dans les années 70 ; et le chanteur pop et R&B dont la carrière a atteint des sommets encore plus grands dans les années quatre-vingt. Et ce n’est qu’un aperçu d’un artiste dont la vie et la musique sont des symboles sans pareil de résilience et de qualité de chant. Vive la reine du rock & roll. Voici 15 chansons pour se souvenir d’elle.

 » Un fou amoureux (1960)

Ike et Tina Turner enflammaient la scène des clubs de Saint-Louis depuis un certain temps lorsqu’ils ont fait leurs débuts nationaux avec ce single à l’été 1960. Ike et les Kings of Rhythm jouent sur un rythme rugissant alors que Tina Turner chante avec une intensité obsédante. Les paroles dépeignent une femme en souffrance, mais en tant que chanteuse elle maîtrise son sujet, ponctuant sa performance de cris aigus, mêlant blues et gospel, luttant contre la douleur qu’elle endure avec une puissance qui en fera bientôt une rockeuse. & roll les voix les plus distinctives. C’est une véritable introduction, et le monde entier l’a remarqué :  » Un fou amoureux était le grand succès d’Ike et Tina Turner. -JD

 » Ça va bien marcher (1961)

Dans la vraie vie, le mariage de Tina avec Ike était un cauchemar, mais sur ce joyau R&B, elle peint l’un des portraits les plus séduisants de la monogamie imaginables. Pourtant, il est difficile de ne pas entendre une pointe de doute (même une douce menace) dans sa façon de chanter :  » Si ton amour est à moitié aussi réel/que l’amour que je te donne/je pense que tout ira bien « . -BH

 » Rivière profonde, montagne haute (1966)

Phil Spector a entendu Ike and Tina Turner Revue dans un club hollywoodien à une époque où leur carrière d’enregistrement était au point mort, après une poignée de succès au début des années 1960. Spector avait une chanson intitulée  » Rivière profonde, montagne haute dont il était sûr qu’il allait être énorme, et il voulait que Tina la chante, même s’il interdisait à Ike de venir aux sessions.  » J’ai dû chanter cette chanson 500 000 foisTina dira plus tard. J’étais trempé de sueur. J’ai dû enlever ma chemise et me mettre debout dans mon soutien-gorge pour chanter « . À la fin de la journée,  » Rivière profonde a à peine fait partie du Top 100, mais c’était l’une des performances les plus remarquables de Tina.

 » Plus funky qu’un tweeter de Mosquita (1970)

Écrit par Alline Bullock, la sœur aînée de Tina,  » Moustique est surtout connu comme une chanson de Nina Simone; sa version, qui s’écrit  » Moustique a eu un tel succès que les pressages ultérieurs de la version d’Ike & Tina ont adopté l’orthographe de Nina. Mais ne laissez pas une couverture emblématique éclipser l’original.  » Moustique a été publié sur l’album Travailler ensemble par Ike & Tina en 1970, aux côtés de leur reprise de  » Mary fière et deux chansons des Beatles (« Revenir », « qu’il en soit ainsi « ). Turner démolit le rythme funk grondant avec sa voix, et quand elle chante  » Tu n’es rien d’autre qu’un vieil homme sale et sale à une chanson avec le mari qui faisait de sa vie un enfer à l’époque, on ne peut s’empêcher de trouver ça approprié. -SUIS

 » Limites de la ville de Nutbush (1973)

Au début des années 70, Tina Turner a eu du mal dans son partenariat créatif et romantique avec Ike Turner.  » Je voulais faire quelque chose pour nous aider à sortir du marasme de notre carrière, alors j’ai décidé d’essayer d’écrire des chansons.dit-elle des années plus tard. J’ai commencé par le sujet que je connaissais le mieux : ma propre vie. « Le résultat était » Limites de la ville de Nutbush », « un mariage parfait entre rural et urbain, fille de la campagne et fille de la ville, Tina et Ike comme l’écrit Francesca Royster dans Musique country noire. La chanson, qui marque un triomphe créatif pour Turner, est aussi un signal, à plus d’un titre, que les jours d’Ike & Tina sont comptés : en plus d’être la première chanson qu’elle ait jamais écrite, elle donne un avant-goût des racines du Tennessee. qu’elle explorera pleinement un an plus tard, sur son premier album solo. -COUP

 » Mary fière (1971)

 » Nous ne faisons jamais rien de gentil et de facile dit Turner, inoubliable, au début de sa relecture indélébile de ce hit de Creedence Clearwater Revival. Son interprétation était si inoubliable que le compositeur de la chanson, John Fogerty, craignait que le monde n’oublie qu’il avait eu quoi que ce soit à voir avec elle. -BH

 » Reine acide (1975)

Dans les années qui ont précédé la séparation définitive de Tina et Ike, elle commençait à s’affirmer en tant qu’artiste solo. En 1974, elle sort son premier album, Tina allume le pays !, puis elle se rend à Londres pour tourner l’adaptation au grand écran de l’ambitieux opéra rock de The Who, Tommy. Elle joue l’Acid Queen et est acclamée par la critique pour sa performance énergique et sauvage. En interprétant la grande chanson de son personnage, Turner est apparue féroce et palpitante, allant au-delà pour correspondre à la nature tendue (et quelque peu horrifiante) de sa rencontre avec le jeune magicien au centre de l’histoire. La même année que la sortie de Tommy, Turner a sorti un autre album solo, cette fois inspiré par son rôle dans le film. -BS

 » Restons ensemble (1983)

La carrière de Tina Turner a chuté lorsque le groupe de new wave britannique Heaven 17 l’a invitée à chanter sur leur tube  » Boule de confusion », sorti en 1982. C’était sa première incursion dans le monde de la synth-pop, qui devint un succès en Europe. Cela attire l’attention de Capitol Records. Ils signent Turner et la remettent en studio avec Martin Ware de Heaven 17 pour créer une version New Wave du classique  » Restons ensemble par Al Green. La chanson a atteint les palmarès de la planète, préparant parfaitement le terrain pour Danseur privé. On peut dire ça  » Restons ensemble est la chanson qui a lancé toute sa carrière. -AG

 » Qu’est ce que l’amour a à voir avec ça (1984)

Écrit par le duo britannique Terry Britten et Graham Lyle,  » Qu’est ce que l’amour a à voir avec ça a été rejeté par Cliff Richard et Donna Summer avant que Tina Turner ne mette la main dessus. Elle avait 46 ans et était considérée par une grande partie de l’industrie comme ayant dépassé de dix ans son âge d’or, mais elle a imprégné chaque mot de la chanson de douleur et de chagrin tirés de sa vraie vie. . Des millions de personnes se sont liées à elle et la chanson a dominé les charts du monde entier, cimentant l’un des plus grands retours de l’histoire du rock.  » Ce n’est pas du rock & roll ou du R&BTurner a dit Pierre roulante juste après le succès de la chanson. C’est un peu des deux. »

 » Danseur privé (1984)

Le leader de Dire Straits, Mark Knopfler, a écrit : Danseur privé pour l’album de son groupe, L’amour sur l’or, en 1982, mais s’est finalement sentie mal à l’aise de chanter les paroles, car elles représentent le point de vue d’une strip-teaseuse faisant ce qu’elle doit faire pour être payée. Quelques années plus tard, il offrit cette chanson à Tina Turner, et le reste de Dire Straits l’enregistra avec elle (bien que Jeff Beck ait remplacé Knopfler à la guitare). La douleur (et aussi un peu de fierté) qu’elle a déversée dans ces paroles est toujours aussi déchirante lorsqu’elle joue un personnage qui doit faire face à sa carrière. -KG

 » Mieux vaut être bon avec moi (1984)

Bien que cette chanson ait été enregistrée à l’origine par le groupe new-yorkais Spider, qui l’a sortie en 1981, Turner en a fait sa chanson signature, imprégnant sa demande de respect d’un côté rock star et de sa propre histoire de lutte et de résilience.  » Mieux vaut être bon avec moi a contribué à donner le ton émotionnel de son retour glorieux, Danseur privéet a remporté le Grammy de la meilleure performance rock féminine en 1985. -JD

 » Nous n’avons pas besoin d’un autre héros (1985)

Le film Mad Max : Au-delà du dôme du tonnerre (1985) est généralement considéré comme le chapitre le plus faible de la trilogie originale Mad Max. Mais personne ne conteste que Tina Turner était brillante en tant que méchante tante Entity. Sa contribution à la bande originale,  » Nous n’avons pas besoin d’un autre héros (Thunderdome) c’est encore mieux. La chanson figure au générique de fin et place Tina Turner dans le Top 5 aux États-Unis. Elle est restée un élément clé de ses concerts jusqu’à sa dernière tournée en 2009. -AG

 » Homme typique (1986)

Après Danseur privé a permis à Turner de revenir sur le devant de la scène mondiale, elle a poursuivi son immense succès avec l’album Brisez toutes les règles à partir de 1986. Elle entame le cycle d’albums avec  » Homme typique », une chanson pétillante où elle tombe amoureuse d’un avocat, avant de réaliser qu’il est comme tous les autres hommes qui la désirent. Avec Phil Collins à la batterie, la chanson est un hit pop des années 1980 parfaitement kitsch, où le charme espiègle et sexy de Turner met le feu aux poudres. La chanson a été un succès immédiat, devenant le deuxième single de Turner à atteindre le sommet du Hot 100. -BS

 » Le meilleur (1989)

Bonnie Tyler, chanteuse principale de Éclipse totale du coeur « , a enregistré » Le meilleur un an avant Tina Turner. C’est un enregistrement époustouflant, mais il n’a pas réussi à figurer dans les charts. Quand Turner l’a reprise pour Affaire étrangère, elle a infusé sa passion unique dans les paroles des auteurs Mike Chapman et Holly Knight ; elle a ajouté un changement de clé, un pont et un solo de sax d’Edgar Winter; et elle a fait de la chanson le mégahit qu’elle était censée être. La façon dont elle baisse la voix pour chanter » Tu es meilleur que n’importe qui, n’importe qui que j’ai jamais rencontré donne encore des frissons. Quand Tina Turner a fait un compliment, elle le pensait. -KG

 » Je ne veux pas me battre (1993)

Le biopic sur Tinun Turner Qu’est-ce que l’amour a à voir avec ça, réalisé en 1993, a été brillamment joué par Angela Bassett et Laurence Fishburne dans le rôle de Tina et Ike, ce qui leur a valu des nominations aux Oscars. Pour la bande originale, la vraie Turner a pris une ballade écrite à l’origine par la pop star britannique des années 1960 Lulu et l’a transformée en son dernier hit du Top 10 américain. Lulu n’a pas écrit les paroles en pensant à Turner, mais elles résument parfaitement son esprit, en faisant une sorte de suite à  » Qu’est ce que l’amour a à voir avec ça à partir de 1984. Mais moi, je deviens plus fortchante Turner. Nous devons arrêter de faire semblant / Je ne peux pas vivre cette vie. -AG

Jonathan Bernstein, Jon Dolan, Andy Greene, Kory Grow, Brian Hiatt, Angie Martoccio, Brittany Spanos, Simon Vozick-Levinson

Traduit par l’éditeur