Récompensé pour sa persévérance | Le Journal de Montréal

Jean-François Houle est passé d’entraîneur-chef à adjoint lorsque les Condors de Bakersfield ont fait le saut de la ECHL à la Ligue américaine en 2015. Il a pris le coup en pensant que ce chapitre de sa carrière faisait partie de son processus d’apprentissage. Il trouvait normal de prendre du recul dans une ligue de calibre supérieur.
Travailler sous Gerry Fleming l’a également aidé à digérer la pilule. Le Montréalais d’origine est une connaissance de longue date.
Pourtant, il a dû attendre six ans avant de pouvoir passer à l’étape suivante dans la LAH. Le destin a voulu que cette offre lui vienne du Canadien, qui lui a confié la direction du Rocket de Laval.
ça va avec le boulot
L’homme de 47 ans sourit quand je lui demande s’il est patient.
« Je n’ai que 18 ans entraîneuril rappelle.
« Il faut être patient dans cet environnement. C’est le hockey. Il faut apprendre à gérer le temps tout en apprenant le métier.
« Il faut prendre des risques. Ce n’est pas facile pour la vie de famille. »
Ses deux aînés sont maintenant de jeunes adultes de 20 et 18 ans. Ils peuvent voler seuls.
Houle demeure toujours un père à temps plein. Un troisième enfant s’est ajouté à la famille il y a cinq ans.
Passer par toutes les étapes
Diriger des équipes de ligue mineure signifie frapper de longues heures sur l’entraîneur. Encore une fois, Houle s’en fout. Il se sent dans son élément.
« Ce que je veux faire dans la vie, c’est diriger des équipes de hockey », poursuit-il.
« Il faut apprendre à tous les niveaux et, dans mon cas, je n’ai pas sauté une étape. C’est quelque chose dont je suis très fier. »
Au cours de ses sept premières saisons dans le encadrement, Houle a occupé un poste auxiliaire à l’Université Clarkson, où il a fait ses études.
Il a ensuite dirigé la Ligue de hockey junior majeur du Québec pendant cinq ans, les deux premiers avec les MAINEiacs de Lewiston et les trois suivants avec l’Armada de Blainville-Boisbriand.
Il avait 39 ans lorsque les Oilers d’Edmonton lui ont ouvert les portes de leur club d’entraînement à Bakersfield.
Rigoureux et exigeant
la entraîneur fait-il preuve d’autant de patience avec ses joueurs ?
« En début de saison, oui », répond-il.
« Mais si vous répétez les mêmes erreurs à la fin de l’année, ma patience est épuisée », ajoute-t-il en riant.
« C’est important de mettre le pied sur terre dès le départ. je suis un entraîneur rigoureux et exigeant. Tant que mes joueurs respectent le système que je leur enseigne, ça peut aller. »
Profondeur et expérience
Houle attribue à la profondeur de l’alignement qu’il avait cette saison ce qui a aidé le Rocket à atteindre les séries éliminatoires.
« Nous avons eu un bon début de saison, puis nous avons atteint un point bas qui a entraîné une séquence de cinq ou six défaites », dit-il.
« Nous avons ensuite été touchés par les effets du COVID. Plusieurs de nos joueurs ont été rappelés par le grand club.
« Par contre, les ressources sur lesquelles nous comptions à Trois-Rivières combinées à l’expérience que nous avions dans nos rangs nous ont aidés. Nous avons su bien jouer défensivement et marquer des buts. »
Des joueurs gonflés à bloc
Aujourd’hui, Houle récolte les premiers fruits de ses efforts en tant qu’entraîneur professionnel.
La présence du Rocket en séries éliminatoires, une première en cinq ans d’histoire, est une avancée intéressante dans sa carrière.
« C’est très agréable pour la ville de Laval et l’organisation du Canadien, poursuit Houle.
« Pour nous joueurs et entraîneurs, c’est toujours spécial de vivre de tels moments. Nous avons des supporters formidables. L’ambiance est bonne lors de nos matches locaux.
« Les joueurs jouent avec émotion et passion. Je pense que c’est ce qui fait la différence. »
Gagner c’est grandir
Le Rocket de Laval aura un visage différent la saison prochaine. Jean-François Houle sait qu’il aura une équipe plus jeune sous la main.
« Nous devrons établir des paramètres », a-t-il déclaré.
« Nous devons être cohérents. C’est la seule façon d’accéder aux séries éliminatoires de la Ligue américaine. »
C’est contagieux
C’est bon d’entendre de la bouche d’un entraîneur de la Ligue américaine. Car il n’est pas rare qu’un leader dise qu’il privilégie le développement avant de gagner.
Quant à lui, Houle juge que ces deux facteurs sont également importants.
« J’ai toujours dit que gagner se développait », poursuit-il.
« Vos jeunes joueurs doivent évoluer dans un environnement gagnant. Je pense que c’est essentiel si vous voulez que le grand club de votre organisation aille dans la bonne direction.
« La victoire est contagieuse. Les gars sont contents quand ils gagnent. Oui, le développement est important. Les joueurs doivent faire des efforts.
«Mais s’ils le font dans une atmosphère gagnante, cela aide tout le monde. »
Houle pense également que les vétérans évoluant dans la Ligue américaine ne devraient pas être sous-estimés.
« Ils sont plus utiles que les gens ne le pensent », dit-il.
« Ils aident beaucoup les jeunes. »
Primeau a compris
Dans le cas de Cayden Primeau, c’est peut-être Houle qui lui a donné une belle poussée dans le dos en préférant Kevin Poulin pour le premier match des séries éliminatoires.
Depuis cet épisode, Primeau excelle comme il ne l’a jamais fait avec le Rocket. Il a un pourcentage d’arrêts de 0,936 et une moyenne de buts alloués de 1,93.
« Le crédit revient à notre entraîneur des gardiens Marco Marciano », a déclaré Houle.
« Je parle à nos gardiens de temps en temps. Quand ils sont dans leur bulle comme maintenant, je ne leur parle pas. Je ne les regarde même pas. Je ne veux pas les déranger. »
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