Récolte d’été. L’exposition « Phoenix » de la photographe Noémie Goudal à Arles

Depuis plusieurs années, Noémie Goudal s’intéresse à la paléoclimatologie, l’étude des climats anciens. Dans la pénombre de la Chapelle des Trinitaires, en plein centre d’Arles, elle présente quelques-unes des photos et vidéos qu’elle a prises sur ce thème ces dernières années.

« Je vais m’inspirer de toutes ces lectures, de toutes ces discussions avec des scientifiques pour créer chacune de mes installations, que je photographie ensuite. »

Noémie Goudal

sur franceinfo

« Je pars toujours d’installations que je crée de manière très artisanale avec une petite équipe », explique Noémie Goudal.

Dans l’exposition, ce sont les photos et vidéos de ces installations que les visiteurs découvrent. La visite commence par une série de cinq photos grand format. Noémie Goudal a photographié une palmeraie, elle y a placé les images imprimées qu’elle venait de prendre, avant de photographier à nouveau le lieu, créant ainsi une forme d’hallucination entre la nature et les photos imprimées. Plus fascinant encore sont les deux films projetés sur grand écran de part et d’autre de la chapelle. Celui intitulé Sous le Grand Sud plonge les visiteurs dans ce qui pourrait être une forêt tropicale brûlante.

« C’est un plan fixe avec neuf couches de papier qui se succèdent devant la caméra. C’est une sorte d’illusion d’optique. J’ai travaillé avec un artificier pour pouvoir les graver au fur et à mesure. est la destruction par le feu d’une strate puis d’une autre. » commente Noémie Goudal. Ici, le feu est à la fois destructeur et révélateur. L’autre film Inspire Expire est une réflexion sur le niveau 0, le niveau de la mer.

Des décors paysagers, imprimés sur des bâches, émergent lentement de l’eau. Au-delà du message porté par Noémie Goudal, chacun peut librement interpréter ses créations. «Chacun peut apporter son discours mais ce que j’espère apporter, ce sont des questions sur une vision beaucoup plus globale de la terre, beaucoup plus lointaine », souligne Noémie Goudal.