Recep Tayyip Erdogan donne son feu vert à l’adhésion de la Finlande à l’OTAN
« Nous avons décidé d’engager le processus d’adhésion de la Finlande à l’OTAN dans notre parlement », a déclaré Recep Tayyip Erdogan à l’issue d’une rencontre à Ankara avec le président finlandais Sauli Niinistö. Mais le dirigeant turc ne lève que partiellement son veto contre l’élargissement de l’Alliance atlantique : la Suède devra encore patienter.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a donné vendredi son feu vert à l’entrée de la Finlande dans l’OTAN, en soumettant au parlement turc la ratification de la demande d’adhésion de la Finlande. Une décision immédiatement saluée par l’Alliance atlantique.
« Nous avons décidé d’engager le processus d’adhésion de la Finlande à l’OTAN dans notre parlement », a-t-il déclaré après une rencontre à Ankara avec son homologue finlandais Sauli Niinistö.
L’annonce du président turc ouvre un peu plus la voie à l’entrée du pays nordique dans l’Alliance, vingt-huit de ses trente Etats membres ayant déjà approuvé sa candidature. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, l’annonce est stratégique : la Finlande, soumise à la neutralité forcée par Moscou à la fin de son conflit armé avec l’Union soviétique – pendant la Seconde Guerre mondiale -, partage la plus longue frontière européenne avec la Russie, derrière Ukraine (1 340 kilomètres).
La Hongrie doit également ratifier les demandes d’adhésion de la Finlande et de la Suède, soumises conjointement l’année dernière après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ces nominations doivent être approuvées à l’unanimité. Après le feu vert turc, le porte-parole du gouvernement hongrois a annoncé vendredi que le Parlement hongrois votera sur l’adhésion finlandaise le 27 mars.
« Très important pour la Finlande »
« Nous espérons que le Parlement (turc) aura le temps », a déclaré pour sa part le président finlandais, jugeant le processus d’entrée dans l’OTAN « très important pour la Finlande ».
« J’espère que (la ratification) aura lieu avant les élections », a répondu le président turc Erdogan. Les élections présidentielles et législatives turques sont prévues pour le 14 mai, mais le parlement turc devrait suspendre ses travaux environ un mois avant le double scrutin.
Le président finlandais cependant, a estimé que « la candidature de la Finlande n’est pas complète sans celle de la Suède ».
Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a pour sa part « salué » l’annonce faite par Recep Tayyip Erdogan. Il a jugé que « le plus important est que la Finlande et la Suède deviennent rapidement membres à part entière de l’OTAN, et non qu’elles adhèrent exactement en même temps ».
Le cas suédois
Recep Tayyip Erdoğan Bloqué depuis mai 2022 l’entrée dans l’Alliance atlantique du pays nordique et, plus encore, de son voisin suédois. La situation est donc plus délicate pour la Suède, toujours confrontée aux objections d’Ankara.
La Turquie accuse notamment Stockholm de passivité face aux « terroristes » kurdes réfugiés en Suède, réclamant des extraditions sur lesquelles le gouvernement n’a pas le dernier mot.
Le chef de l’Etat turc, qui continue de bloquer la candidature suédoise, a reconnu les « mesures concrètes » prises par la Finlande ces derniers mois, mais « aucune mesure positive prise par la Suède concernant la liste des terroristes », a-t-il déploré vendredi, évoquant à plus de 120 demandes d’extradition faites par Ankara.
>> À lire : OTAN : qui sont les « terroristes » revendiqués par la Turquie à la Finlande et à la Suède ?
Le ministre suédois des Affaires étrangères, Tobias Billström, a par la suite regretté que son pays attende toujours le feu vert de la Turquie, affirmant toutefois que la Suède était « préparée » à ce que la Finlande l’obtienne avant elle.
L’incendie d’un Coran par un extrémiste dans la capitale suédoise en janvier a entraîné la suspension des pourparlers entre Ankara, Helsinki et Stockholm. Le président turc a alors laissé entendre que la Turquie était prête à ratifier séparément l’adhésion de la Finlande, alors que les deux pays souhaitaient initialement avancer « main dans la main ».
>> À lire aussi : La Finlande et la Suède rejoignent l’OTAN : les deux pays resteront unis
Mardi, le Premier ministre suédois Ulf Kristersson a reconnu que la probabilité que son voisin rejoigne l’OTAN avant la Suède avait « augmenté » ces derniers temps. Cependant, le Premier ministre suédois espère toujours achever l’entrée de son pays dans l’Alliance avant le prochain sommet de l’OTAN prévu en juillet à Vilnius, en Lituanie.
Avec l’AFP
France 24 Europe
