rafales de vent, vagues de six mètres… Des conditions de départ dantesques

Martin Lange (envoyé spécial à Saint-Malo), édité par Romain Rouillard
J-2 avant le grand départ. Ce dimanche à Saint-Malo, la 12e édition de la Route du Rhum prendra son départ, près de quatre ans après la victoire sur le fil de Francis Joyon devant François Gabart au terme d’une édition mémorable. Cette transat en solitaire verra s’affronter 138 skippers, qui devront rejoindre au plus vite Pointe-à-Pitre en Guadeloupe.
Les marins peaufinent les derniers réglages de leur bateau et gardent un œil sur une météo qui s’annonce capricieuse. Près de 30 nœuds de vent sont annoncés, soit l’équivalent de 50 km/h. Des rafales qui peuvent sembler minimes, mais qui suffisent amplement à secouer lors des manœuvres de bateaux de plus de 30 mètres.
« Ça va être compliqué »
D’autant que ces vents ne seront qu’un avant-goût, comme le confirme Cyril Duchesne, le météorologue en chef de la course : « Très vite, surtout dès la première nuit et surtout pour lundi, ça va vraiment se compliquer avec des rafales à plus de 50 nœuds, donc c’est ça va être compliqué, d’autant que la mer sera aussi très agitée avec des vagues d’environ six mètres et donc des marins qui seront mis à rude épreuve dès le premier jour de course sur cette Route du Rhum ».
Pour affronter ses creux de six mètres, les skippers de la Route du Rhum peuvent compter sur leur routeur. Charles Caudrelier, l’un des favoris parmi les Ultimes, ces catamarans volants, a trois personnes travaillant à plein temps sur sa trajectoire.
« Nous essayons de tout anticiper au maximum »
L’un d’eux, Franck Cammas, a remporté lui-même cette Route du Rhum en 2010. « On essaie de tout anticiper au maximum avant de partir : la trajectoire sur la première demi-heure, comment faire une approche de la ligne de départ. rapidement, il faudra faire très attention et peut-être ne pas pousser les bateaux au maximum à ce moment-là, ce n’est pas forcément utile et laisser cette zone en bonne santé pour le skipper et pour le bateau ».
Pour éviter la casse, il faudra probablement baisser le pied. Une précaution qui empêchera peut-être l’un de ces ultimes de battre le record de Francis Joyon établi en 2018. Le skipper de 66 ans a atteint Pointe-à-Pitre en sept jours, 14 heures et 27 minutes.
europe1