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Nouvelles locales

Quel avenir pour le Parti socialiste ?


Christine Pires-Beaune Député socialiste, signataire de la motion « Win »

Le PS doit faire le bilan des années Hollande et ne plus être dans le déni. La finance demande à être combattue et pas seulement dans le discours.

Il y aura un avenir pour le PS tant qu’il y aura en son sein des membres, des militants, des sympathisants, des élus, des humanistes, des femmes et des hommes qui refusent les injustices en tout genre et veulent changer la vie et la société. Notre pays est en proie aux inégalités. Regardez la situation de nos aînés en Ehpad, les mesures contre les chômeurs, l’état de nos écoles, de nos hôpitaux, de nos tribunaux, de nos prisons, les atermoiements qui persistent en matière de droits des femmes, l’état de certaines banlieues et du monde rural monde…

Il y aura un avenir pour le Parti socialiste s’il est unitaire à deux (ou à quatre !). Seule une gauche unie peut espérer convaincre les Français de lui permettre de gouverner à nouveau la France, Mitterrand l’a bien compris.

Il y aura un avenir pour le PS s’il continue à être lucide sur le bilan des années Hollande qui l’ont mené là où il en est aujourd’hui. Dire les fautes, les renoncements, la sinistre loi travail imposée aux députés via le 49.3. Le PS doit pouvoir faire face à ses résultats lors des deux dernières élections présidentielles. Sur ce point, quand on écoute les représentants de textes concurrents, on se demande s’ils ne sont pas dans le déni.

« Il faut retrouver l’esprit qui a présidé à l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981. La gauche n’est pas là pour mieux gérer que la droite ou le centre. Son essence est de changer des vies. »

Il y aura un avenir pour le PS s’il est capable de se reconstruire idéologiquement, de proposer une voie ferme, crédible, sans compromis pour aller vers une société plus juste. Il faut retrouver l’esprit qui a présidé à l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981. La gauche n’est pas là pour mieux gérer que la droite ou le centre. Son essence est de changer des vies. Le PS devra intégrer encore plus la dimension écologique dans son logiciel de réflexion. Elle doit, sans dogmatisme, proposer un modèle politique et social où l’État et les services publics seront présents partout et occuperont une large place, où la démocratie sera renforcée et où l’initiative privée aura sa place tant qu’elle aura pour but de créer activité au service du pays. A l’inverse, la finance, qui ne vise qu’à échapper à l’impôt et à faire des profits, au détriment des salariés mais aussi des entreprises productrices, devra être combattue, et pas seulement rhétoriquement.

Il y aura un avenir pour le PS s’il est capable d’être au plus près des citoyens, de ressembler à la société française à travers ses membres, d’être audible et crédible auprès des jeunes, des ouvriers, des salariés, de sa base traditionnelle. Pendant des décennies, le PS a malheureusement attiré, nourri et promu quelques opportunistes dont les convictions ont disparu à leur arrivée au pouvoir.

A plus court terme, il y aura un avenir pour le PS si Olivier Faure et le rassemblement qu’il dirige remportent le congrès et mettent en œuvre les éléments que j’ai développés précédemment. Notre responsabilité est forte. Face à un Rassemblement national aux portes du pouvoir, nous devons constituer, avec l’ensemble de la gauche, une offre crédible pour 2027.

Patrick Canner Sénateur socialiste et signataire du texte « Refondations »

Si le Parti socialiste a été un facilitateur d’union, il est urgent de se remettre au diapason de la société et de proposer une offre politique pertinente.

Le congrès du parti de Jean Jaurès intervient à un moment particulier pour le socialisme français. Si le poing et la rose ont permis de fédérer la gauche à de nombreuses reprises pour accéder aux responsabilités et changer la vie des Français, force est de constater que notre parti n’arrive plus à occuper la place centrale qui était la sienne.

Avec Nicolas Mayer-Rossignol, premier signataire du texte d’orientation « Refondations », nous avons constaté les difficultés dans lesquelles notre parti est entré depuis dix ans et en avons tiré les conséquences pour son avenir. Pour qu’il redevienne un parti militant en phase avec la société et qu’il propose une offre politique pertinente pour les Français, nous proposons une nouvelle voie, une voie centrale.

Si nous gardons notre force au niveau local, c’est parce que le socialisme a la capacité de mener des politiques publiques radicales, ambitieuses et crédibles. Notre rôle est de transformer l’essai au niveau national en associant les acteurs de la société civile, en épousant les mouvements sociaux et en produisant une pensée globale. Notre ADN, fruit de notre histoire, est clair. Aux fondamentaux du social et des libertés publiques, nous devons continuer à ajouter de nouveaux champs de réflexion pour moderniser notre réflexion et tracer notre propre voie. Ni social-libéral ni social-populiste, mais social-écologiste.

« Favorables à l’union, condition nécessaire au retour de la gauche au pouvoir, nous ne voulons pas que les discussions à ce sujet prennent le pas sur notre travail programmatique. Le rôle du Parti socialiste a toujours été celui d’un facilitateur d’union. »

Les questions de stratégie politique et électorale occupent une place trop centrale dans notre débat interne. Partisan de l’unité, condition nécessaire au retour de la gauche au pouvoir, nous ne voulons pas que les discussions sur ce sujet prennent le pas sur notre travail programmatique. Le rôle du Parti socialiste a toujours été celui d’un facilitateur d’union. Cependant, ce rassemblement ne doit pas se faire au détriment de notre vision politique qui nous distingue des autres partis de gauche. Sur certains sujets, comme nos relations avec l’Union européenne, la République ou la laïcité, notre voix est singulière et doit être entendue. Un accord électoral comme celui que nous avons conclu en juin dernier ne doit pas guider durablement nos choix politiques. La gauche sait se rassembler sur des batailles communes. Le référendum d’initiative partagée contre la privatisation d’Aéroports de Paris et la taxation des superprofits en sont les derniers exemples. Ce sont ces combats qui sont les germes de l’union.

Ce retour politique sera marqué par une nouvelle lutte sociale qui verra le Parti socialiste s’engager auprès des syndicats et des autres partis de gauche. Notre opposition à la politique toujours plus inégalitaire d’Emmanuel Macron, qui trouve une nouvelle expression dans sa réforme des retraites, nous rassemble. Agissons ensemble pour défendre les Français contre les dégâts sociaux opérés par le gouvernement. Les questions de stratégies électorales viendront plus tard, il faut d’abord redonner espoir.

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