pauvreté, environnement… Quel est son programme pour le Brésil ?

PROGRAMME LULA. Élu président de la République fédérale du Brésil ce dimanche 30 octobre, Lula doit désormais gouverner un pays en proie à des crises économiques, sociales et environnementales. Comment compte-t-il « restaurer » le Brésil ?

C’est la troisième fois que Lula est élu président de la République fédérale du Brésil. Mais en remportant l’élection ce dimanche 30 octobre 2022, c’est à la tête d’un pays bien différent de celui qu’il dirigeait il y a plus de dix ans que l’homme politique s’installe. Pendant le mandat de Bolsonaro, la crise socio-économique s’est aggravée et la crise environnementale a pris une ampleur sans précédent avec la dévastation massive d’une partie de l’Amazonie. Le pays souffre également d’une nouvelle fracture : la crise démocratique qui pousse les citoyens à ne plus croire aux institutions et est sur le point de faire basculer le Brésil.

Lula rendait son prédécesseur responsable de la situation dramatique du pays et promettait de redresser le Brésil et de redorer l’image du géant de l’Amérique du Sud. La tâche s’annonce longue et difficile mais Lula doit tenir sa promesse. Le nouveau chef de l’Etat entend s’appuyer sur son programme, dont de nombreux points sont restés flous pendant la campagne quand d’autres semblaient reprendre les politiques défendues par Lula en 2002 et 2006 lors de ses premiers mandats. Mais plus d’une décennie plus tard et dans un contexte bien différent où Lula doit répondre aux partis de centre-droit avec lesquels il s’est allié et avec un parlement majoritairement à droite, le programme présidentiel du chef de l’Etat suffira-t-il ?

Quel est le programme de Lula ?

Le programme de Lula semble très proche de celui défendu pour ses deux précédents mandats, notamment sur le plan économique où le mot d’ordre reste la redistribution sociale. Le candidat du Parti des travailleurs a cependant adapté ses projets présidentiels aux enjeux actuels, à commencer par la crise environnementale qui touche l’Amazonie ou encore la politique internationale dont le Brésil a été mis à l’écart. Voici ce qu’il faut retenir du programme de Lula :

• En économie, Lula parie sur programmes de redistribution sociale pour sortir le pays de la crise et les Brésiliens de la pauvreté, notamment la mise en place d’une nouvelle aide héritée de la « Bolsa Familia » pour délivrer à tous les ménages un montant fixe d’agent pour chaque enfant de moins de six ans présent au foyer. Il défend également une autre aide pour permettre à 70% des ménages brésiliens endettés d’échelonner leurs remboursements. Enfin, Lula promet également une augmentation du salaire minimum de l’amener « au-delà de l’inflation » sans en préciser le montant et un « renforcement de la protection sociale » notamment en revenant à la réforme de 2017 du Code du travail.
• La protection de l’environnement est également un point central du programme de Lula, qui s’est engagé à mettre en place une politique de tolérance zéro sur la déforestation, incendies et orpaillage illégal en Amazonie. Elle entend également travailler et redonner leurs pouvoirs aux établissements publics dédiés à la préservation de l’environnement.
• Sur le plan social, le candidat de gauche défend l’insertion et l’intégration de toutes les minorités, y compris les peuples indigènes d’Amazonie. Il promet donc de défendre « les droits et les territoires des peuples autochtones » par la création d’un « Ministère des Peuples Autochtones ». D’autres communautés ethniques et personnes LGBTQI+ devraient également bénéficier de mesures sociales et de sécurité pour ne plus être victimes de discrimination.
• Lula veut aussi Rendre le Brésil plus sûr et promet une « nouvelle politique antidrogue » pour lutter contre les guerres de gangs et le crime organisé. Dans cette optique, des investigations longues et approfondies seront privilégiées.
• Quant à la politique internationale, l’ancien chef de l’Etat souhaite restaurer l’image du Brésil et restaurer sa puissance en renforçant la coopération avec les pays d’Amérique latine et d’Afrique et en rétablissant « les liens avec tous les pays européens […]la Chine et les États-Unis ».