Onclusive, cette entreprise française qui licencie plus de 200 salariés pour les remplacer par l’IA

Sur 447 « personnes employées en France dans l’ensemble des entreprises Onclusive », 209 salariés devraient donc être licenciés et 8 postes vacants laissés sans remplacement. MrPanya – stock.adobe.com
Si les salariés regrettent cette décision, la société de veille médiatique assure qu’elle obtiendra de meilleurs résultats pour ses clients.
Après une entreprise indienne, c’est au tour d’une entreprise française de remplacer une partie de ses salariés par de l’intelligence artificielle. Onclusive, qui réalise une veille médiatique auprès des professionnels, entend supprimer un grand nombre de postes. Objectif présenté par le PDG, Rob Stone, dans un email daté du 5 septembre et consulté par Libérer : «Devenez plus agile et plus compétitif» avec «de nouvelles technologies – et de nouveaux outils qui rationaliseront (les) opérations (…) et amélioreront l’efficacité et la précision» de la compagnie.
217 postes sont concernés sur les 447 »personnes employées en France dans toutes les entreprises» du groupe. Dans le détail, 209 salariés devraient être licenciés, 8 postes vacants laissés sans remplacement et 23 «de nouvelles fonctions seraient créées« . «Nous introduisons de nouvelles technologies et outils qui fourniront à nos clients un service plus rapide et plus fiable.», a plaidé, de son côté, Matthew Piercy, le président «Intelligence Réputationnelle France» d’Onclusive, vendredi dernier. Parmi ces clients figurent notamment «plusieurs entreprises du CAC 40, mais aussi l’Etat français« , mentionné Libérer.
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« Une mauvaise idée économique »
En deux ans, la société, anciennement gérée par Kantar et revendue à l’investisseur Symphony Tehcnolgy Group (STG), a réussi à se tailler une place de choix dans l’observation des médias. «L’intelligence artificielle n’est qu’une partie de la modernisation importante que nous entreprenons sur les nouveaux systèmes et infrastructures obsolètes que nous avons hérités de nos sociétés fondatrices.», précise Onclusive à Figaro.
Pour les salariés et les syndicats, c’est la douche froide. «C’est une mauvaise idée sociale, mais c’est aussi une mauvaise idée économique. Sur certaines tâches, les machines ne peuvent pas remplacer les humains. Cela n’a pas sa pertinence, sa subtilité. Les êtres humains sont capables de filtrer et d’affiner le flux d’informations. Et puis, il a la connaissance et la relation avec le client, quelque chose que l’IA n’aura jamais», confie un délégué FO à Libérer.
De son côté, l’entreprise se défend et assure «que la mise en œuvre de ce projet n’a pas été décidée à la légère« . Onclusive organisera ainsi «dix réunions préparatoires avec les élus« , «des experts assisteront le Comité social et économique» Et «une entreprise spécialisée» travaillera pour «reclassement» des salariés concernés. Pour l’instant, l’info-consultation, débutée le 15 septembre, durera trois mois. Les premiers départs auront ensuite lieu en janvier et dureront jusqu’en juin 2024.
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