Nuvei prêt à faire un don de 4 000 $ US à ses employés américains

Alors que le droit à l’avortement vient de décoller aux États-Unis, l’entreprise québécoise Nuvei propose à ses employés américains de débourser jusqu’à 4000 dollars américains pour les aider à changer d’état ou de le faire en cas de besoin.
Comme Amazon, Apple et Disney, la technologie de paiement Nuvei a refusé de rester les bras croisés sur l’accès à l’avortement aux États-Unis.
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Nikki Zinman
Son PDG, Philip Fayer, l’a annoncé publiquement. Sa responsable des ressources humaines, Nikki Zinman, a expliqué hier ses intentions au Enregistrer.
Pour aller dans un autre état
« Nous leur proposons [aux employées] jusqu’à 4 000 dollars américains de frais de remboursement pour se rendre à l’endroit le plus proche où le traitement est légalement disponible », a-t-elle expliqué.
« Nous n’entrons pas dans le débat politique. C’est un sujet très personnel et sensible, mais nous voulons que l’équipe ait accès aux soins de santé », a déclaré le cadre supérieur de Nuvei, qui vaut 7,2 milliards de dollars en Bourse.
En gros, la firme techno ne paie pas la facture de l’avortement, mais plutôt les frais de déplacement de ses employés, qui doivent changer d’État pour ce faire.
Utah, Dakota du Sud, Oklahoma, Missouri, Arkansas, Louisiane, Alabama, Kentucky, Wisconsin… neuf États avaient déjà interdit l’avortement hier midi, trois jours après que la Cour suprême a annulé le précédent Roe v. Wade.
Le fonds d’actionnariat
Nuvei a son siège social à Montréal. Elle compte quelque 1 570 employés, dont 250 dans le pays et 270 aux États-Unis.
La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a investi entre 1 et 1,5 milliard de dollars dans Nuvei.
« La CDPQ appuie la préservation des droits fondamentaux acquis des femmes et de toutes les personnes », a déclaré hier son porte-parole, Maxime Chagnon.
« Nous ne commenterons pas individuellement les opérations ou décisions spécifiques des sociétés de notre portefeuille, mais nous soutenons toute initiative de leur part visant à protéger ces droits », a-t-il ajouté.
Pour Yan Cimon, professeur de stratégie à l’Université Laval, il va sans dire que les entreprises accordent de l’importance à leurs employés.
« Il est normal qu’en 2022 les entreprises prennent des mesures pour favoriser la santé des femmes », a-t-il analysé.
« Cela peut sembler simple du Canada, mais c’est une patate chaude
. Ces entreprises ont du courage », a déclaré Yanik Deschênes, président de YPR.
Hier, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, prévenait qu’il faudrait se préparer à accueillir les Américaines qui veulent se protéger de ce droit.
De son côté, le maire de Québec, Bruno Marchand, a dit craindre les « coucous » anti-choix qui pourraient se sentir justifiés de faire preuve de violence.
- Ces derniers jours, l’AFP rapportait que la société américaine Lyft était prête à payer les frais de ses chauffeurs poursuivis pour avoir conduit une femme d’un Etat à un autre pour un avortement.
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