NHL : l’hypocrisie dans toute sa splendeur

Luke Prokop a été repêché par les Predators de Nashville, dont il est l’un des meilleurs espoirs.
L’année dernière, il a révélé son homosexualité. À ma connaissance, il est le seul joueur ouvertement gai présentement sous contrat dans la LNH.
Quand on découvre les initiations au hockey junior, quand on voit certains parents se comporter comme des animaux lors de jeux d’enfants, on devine le courage dont avait besoin le jeune Prokop.
Ce n’est sûrement pas mieux dans la NFL, la NBA, la MLB ou la MLS.
Activistes
Prokop s’est dit déçu de l’attitude des joueurs James Reimer des Sharks et Ivan Provorov des Flyers.
Ces derniers, invoquant leurs convictions religieuses, ont refusé de porter le pull arc-en-ciel, devenu l’étendard du rassemblement LGBTQIA+.
Les frères Staal viennent d’annoncer qu’ils feront de même pour les mêmes raisons.
Evidemment, ces joueurs mangent beaucoup dans les médias et sur les réseaux sociaux. De nombreux militants pro-diversité luttent contre la diversité d’opinion.
Il semble qu’il soit devenu socialement acceptable d’évoquer sa religion pour se justifier, à moins que ce ne soit la religion chrétienne.
Les Blackhawks de Chicago refusent également de porter le maillot car ils ont des joueurs russes et une loi russe criminalise le soutien public au mouvement LGBTQIA+.
Les joueurs du Wild et des Rangers ont refusé de le porter sans explication. On devine les discussions dans le vestiaire.
La question ici n’est pas seulement de savoir si nous soutenons ou non cette cause.
Des joueurs qui refusent de le porter ont-ils fait des remarques irrespectueuses ? Non.
Ont-ils approuvé ou toléré la rhétorique anti-LGBTQIA+ ? Non.
La LNH, désireuse de s’aligner sur les vents dominants de notre époque, a embrassé cette cause indépendamment de l’opinion des joueurs.
Au-delà de l’argument religieux, se pourrait-il simplement que de nombreux acteurs refusent d’être enrôlés comme militants sans y avoir consenti ?
Peut-être que beaucoup pensent : « Je suis payé pour jouer au hockey, pas pour être un militant, et mes opinions sont les miennes.
Supposons que les dirigeants de mon université prennent position pour une cause, et qu’ils demandent à tous les professeurs de porter en classe, sur le revers de leur veste, un macaron en faisant la promotion.
Je répondrais : je ferai mes propres choix, merci, et je respecterai mes élèves en ne leur imposant pas mes vues pour lesquelles ils n’ont pas payé.
Passons rapidement au fait que l’acronyme LGBTQIA+ rassemble des revendications contradictoires. Par exemple, de nombreuses lesbiennes pensent que, dans les prisons ou les compétitions sportives, le sexe biologique devrait primer sur l’identité.
piégé
Embarrassée, la LNH dit maintenant aux joueurs : vous n’êtes pas obligés de porter ce chandail.
Cependant, ils doivent gérer seuls le fait d’être pris à partie s’ils refusent cet enrôlement. Nous les avons piégés.
C’est d’autant plus hypocrite que la seule vraie préoccupation de la LNH est le profit. Sérieusement, vous en doutez ?
journaldemontreal