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Divertissement

Navet ou nanar ? On a vu ce film improbable où Zelensky joue l’empereur (avec une apparition de Van Damme)


  • le tant attendu Napoléon de Ridley Scott sort mercredi dans les salles françaises.
  • L’empereur français a inspiré de nombreux réalisateurs depuis la création du cinéma. dans l’incroyable Rzhevsky contre NapoléonSorti en Russie en 2012, il est interprété par Volodymyr Zelensky, l’actuel président de l’Ukraine.
  • 20 minutes J’ai vu cette comédie qui évoque les comédies françaises « ringardes » des années 70 et interviewé deux spécialistes, dans des domaines très différents.

D’Albert Dieudonné, dans le film d’Abel Gance de 1927, à Joaquin Phoenix, dans le « blockbuster » de Ridley Scott qui sort ce mercredi, Napoléon a été incarné par des générations d’acteurs. L’extraordinaire voyage de l’empereur français a inspiré des œuvres de qualité variable, mais rarement un OFNI (objet cinématographique non identifié) comme le Rzhevsky contre Napoléon (Rzhevskiy protiv Napoléon en version originale), réalisé par la russo-américaine Maryus Vaysberg et sorti en Russie en janvier 2012.

Première originalité de cette courte comédie (à peine 1h19, mais c’est déjà trop) basée sur des gags obscènes teintés d’homophobie, d’anachronismes et d’histrioniques des acteurs : le stratège corse, au moins aussi obsédé par les conquêtes féminines que territoriales (ses ébats en Italie sont même l’origine de l’inclinaison de la Tour de Pise…) est interprétée par Volodymyr Zelensky.

L’actuel président ukrainien, devenu un symbole de la résistance depuis l’invasion russe en février 2022, est à l’époque un acteur célèbre qui partage sa vie entre Kiev et Moscou. « Ce film s’inscrit dans la lignée de certaines comédies que les Russes continuent d’apprécier », explique Joël Chapron, spécialiste des films de froid. Cette forme d’humour a été mise en œuvre à travers « KVN ». » Au début des années 2000, Zelensky et son groupe Kvartal 95 cartonnaient dans cette comédie très populaire. « On voit des sketchs humoristiques qui parodient des événements de la vie quotidienne, des films, des chansons, des personnalités », poursuit Joël Chapron, également chercheur associé à l’université d’Avignon.

« Quant à Rjevski, c’est un personnage inventé dans les années 40, qui parle doucement, est coquet et se veut héroïque. Il y a eu de nombreux films inspirés de ce qui était à l’origine une pièce de théâtre, des films de plus en plus parodiques. Avec celui-ci, dont Zelensky est co-auteur, nous sommes au bout de la fin de la fin. En Russie, il n’y a que des acteurs très célèbres. Je ne sais pas combien ils ont été payés pour jouer dans cette pochade. »

Léon Tolstoï remonte le temps

Mettons-nous au travail, il est temps. Veuillez rester concentrés et désolés pour cette « révélation » : après la défaite à la bataille de Moscou en septembre 1812, l’armée du tsar Alexandre Ier décida d’abandonner Moscou aux troupes impériales. Cependant, les Russes entendent piéger l’ennemi en déguisant le colonel Rjevski avec l’aide de l’écrivain Léon Tolstoï (connu dans le futur, puisqu’il est né en 1828). L’illustre écrivain accompagne son nouvel ami dans le passé et fait une apparition surprenante sur un tapis volant vers la fin du film. Cette vision, rendue possible par des effets spéciaux douteux, a laissé une impression durable sur nos rétines.

Évidemment, Napoléon tombera amoureux de l’espion, ce qui entraînera d’innombrables malentendus déchirants. Bien que très occupé à repousser les attaques de l’empereur libidineux, notre beau cœur russe trouve le temps de tomber amoureux de Natasha Rostov (l’héroïne de Guerre et Paix par Tolstoï), déguisé en homme pour infiltrer la garde impériale ! Les masques tomberont après un combat comme celui entre Bud Spencer et Terence Hill, Moscou brûlera à cause d’une séance de BDSM mal contrôlée, et Rjevski, nouvellement marié à Napoléon, ira sauver sa bien-aimée.

Tout se termine par un « happy end » dans la version tsariste : après le retrait de la Russie, l’empereur en haillons rencontre par hasard les deux tourtereaux arrivés en touristes à Montmartre avec vue sur la Tour Eiffel (anachronisme intentionnel, on l’espère). ce beau monde marche bras dessus bras dessous vers un avenir souriant.

« Des gags qui n’ont plus de public aujourd’hui »

A la fin du générique, après une séance de French cancan sur fond enivrant Moscou par Dschinghis Khan suivi d’une erreur inutile, la question se pose immédiatement : a-t-on vu un nanar, qui provoque l’hilarité malgré lui, ou un vulgaire navet ? « C’est à la frontière entre les deux », explique Julien Gautier, collaborateur de Nanarland.com, le site des bons et des mauvais films. Si je devais l’évaluer, je lui donnerais peut-être une note de 1/5. Sur le papier, le concept semble redoutable, notamment avec la présence inattendue de Jean-Claude Van Damme. Mais au final, c’est quand même assez douloureux. Cela me rappelle les comédies françaises ou italiennes des années 70, avec un humour qui n’a pas beaucoup évolué depuis. »

Au Nanarland, Rzhevsky contre Napoléon pourrait trouver sa place dans la catégorie « comédies pouet pouet », aux côtés de l’indétrônable Führer en folie et Le nom de ma femme est Maurice.réalisé par Jean-Marie Poiré, dont notre film russe emprunte le rythme frénétique.

Il ne se passe rien, mais ça ne s’arrête pas une seconde, Julien Gautier le résume très bien. Les histoires de travestissement, du garçon qui tombe amoureux d’une fille qui est en réalité un homme, et très mal déguisée, sont de grands classiques. Mais ici, ils ont fait tout un film sur cette idée. C’est presque Max Pecas. Tout le monde ne pense qu’au sexe. Ce sont des gags qui n’ont plus de public aujourd’hui. »

JCDV fait une apparition aussi furtive qu’inutile. – Capture d’écran

Nous continuerons à tenter de mettre en lumière quelques moments forts de cette production, dont nous n’avons malheureusement pu capter que les références à la culture occidentale (tentatives multiples de Belle femme« Hasta la vista » Terminateur 2Leeloo d’un pauvre homme tout droit sorti de Cinquième élément) :

  • le passage le plus improbable : À plusieurs reprises, les acteurs se mettent à danser à la manière Bollywood sans prévenir. Mais aucun moment musical n’égale la reproduction de Napoléon/Zelensky dans et si tu n’existais pas de Joe Dassin, lorsque l’empereur rend visite à l’espion qu’il aimait, emprisonné à ce stade du film. « Et on continue avec le grand classique en espagnol Peut-être peut-être peut-être ça aussi sort de nulle part », sourit Julien Gautier.
  • le caméo qui ne sert à rien : Jean-Claude Van Damme fait une apparition environ une minute et 30 secondes après le début du film. Habillé en costumes d’époque, il s’adresse en français puis en anglais à Rjevski, qui ne parle que russe. L’espion récupère la tenue de JCVD ​​après un bref combat qui n’est qu’évoqué. Pourquoi s’embêter à le chorégraphier quand on peut filmer une porte fermée et y ajouter des bruits de combat ? Le Belge, indifférent, serait-il venu se cacher entre deux séances « direct en vidéo » ? Visiblement non, selon la presse russe de l’époque, qui indique que le héros de Sport sanglant Il a simplement demandé à être remboursé de son voyage et à séjourner dans un grand appartement au centre de Kiev, une ville qu’il appréciait particulièrement pour ses charmes nocturnes, selon la même source.
  • La composition de Zelensky : De par le style du film, la performance du président ukrainien se rapproche plus de l’hyperactivité de Christian Clavier (ancien interprète de Napoléon lui-même). Visiteurs que le monolithisme de Charles Bronson dans la saga des Gardien dans la ville. « On ne peut pas dire que c’est un mauvais acteur, mais il faut voir ce qu’il joue », résume Julien Gautier. Rien à dire en revanche sur son implication générale, qu’il surgisse des eaux d’un lac une fleur à la main ou qu’il se lance dans une battle de danse au cœur du palais de Moscou.
  • Napoléon vu de Russie : L’empereur, plongé ici dans l’ombre de Rjevski, véritable héros du film, apparaît plus comme un personnage maladroit que comme un véritable antagoniste. « Même s’ils l’ont vaincu avec Alexandre Ier, les Russes ont un vrai respect pour la personnalité de cet homme, qui a conquis la quasi-totalité de l’Europe avant de perdre les dents dans son pays », note Joël Chapron. Ils ne sont pas du tout vindicatifs à son égard comme ils le sont à l’égard d’Hitler. »

Avec le spécialiste du cinéma russe nous avons terminé l’évocation de ce curieux objet cinématographique, qui a rassemblé respectivement 918 800 et 457 700 spectateurs dans les salles russes et ukrainiennes. « Ce n’est pas exceptionnel, mais ce n’est pas mal non plus », juge-t-il. « Aujourd’hui, cette œuvre est conservée dans les archives et n’est pas prête de voir le jour, ni en Russie ni en Ukraine », poursuit Joël Chapron. Mais même deux ans après sa sortie, je ne sais pas si Zelensky aurait accepté de jouer dans ce film, avec le Donbass et la Crimée du côté russe. »

Onze ans plus tard, les pitreries inutiles de l’époque ont cédé la place à la tragédie de la guerre. Certains acteurs ont quitté la Russie, d’autres sont restés fidèles à Poutine. Quant au héros Pavel Derevianko (alias Rzhevski), il risque dix ans de prison s’il est reconnu coupable dans une obscure affaire de fraude aux cryptomonnaies. Et Jean-Claude Van Damme dans tout ça ? Il est apparu début octobre dans une vidéo du ministère ukrainien de la Défense, qui remerciait la Belgique pour son soutien dans le conflit.





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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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