L’Or, le braquage du siècle
6 épisodes sur Paramount+
Le 26 novembre 1983, six hommes cagoulés sont entrés dans l’entrepôt sécurisé de Brink’s-Mat, près de l’aéroport d’Heathrow à Londres. Venus voler un million de livres sterling en pesetas espagnoles, ils découvrirent avec consternation, stockés à l’extérieur du coffre-fort, près de trois tonnes d’or en lingots, soit l’équivalent de 26 millions de livres sterling ! Ce vol spectaculaire, considéré à l’époque comme le plus grand braquage au monde, constitue le point de départ de L’orune série chorale de haute qualité, produite par la BBC.
Librement inspirés de l’affaire sur laquelle la lumière n’a jamais été complètement faite, les six épisodes décrivent en parallèle l’enquête menée par Scotland Yard et le réseau de blanchiment mis en place par les malfaiteurs avec l’aide d’un avocat de la haute société. Un peu laborieuse au début, cette double course contre la montre s’avère de plus en plus captivante au fur et à mesure de la série, et on s’amuse bien à voir comment les recteurs et autres petits escrocs ont déguisé et transformé l’or pur en billets, enrôlant des complices improbables, comme cette retraitée endettée (Dorothy Atkinson, irrésistiblement drôle) qui a déposé d’énormes sommes d’argent à la banque.
Portrait incisif de l’Angleterre des années 1980
Plonger dans les rouages de la police britannique n’est pas moins intéressant. Rivalité entre services, corruption, manque de moyens… De nombreux obstacles s’opposent aux enquêteurs, mais leur persévérance sans faille, appuyée par la confiance de leur chef, finira par payer… enfin, en partie, puisqu’une partie l’argent aura définitivement disparu.
En toile de fond, la série, servie par une distribution et une reconstitution impeccables, dresse un portrait incisif de l’Angleterre des années 1980, entre fracture sociale, culte de l’argent royal et gentrification londonienne, notamment à travers la réhabilitation d’anciens docks à l’aide d’argent sale. Une histoire peu connue en France.
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