L’OPEP résiste à l’Occident et augmente à peine la production de pétrole

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), dirigée par Riyad, ainsi que ses alliés, emmenés par Moscou, se sont mis d’accord sur une augmentation presque dérisoire de la production en septembre prochain, de 100 000 barils par jour. Cela ne représente qu’une infime partie de la consommation mondiale, qui est d’environ 100 millions de barils par jour.

Cette décision intervient après plusieurs semaines de manœuvres diplomatiques des pays occidentaux – Etats-Unis et France en tête – pour faire pression sur le chef du cartel Opep+, l’Arabie saoudite.

Joe Biden et Emmanuel Macron pour une augmentation de la production

À la mi-juillet, Joe Biden s’est rendu pour la première fois en Arabie saoudite en tant que président des États-Unis. Avec en tête, l’idée d’éviter une hausse continue des prix du pétrole avant les élections de mi-mandat prévues en novembre 2022.

Quant à lui, le président français Emmanuel Macron a reçu le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à dîner à Paris le 28 juillet. Une manœuvre qui intervient après plusieurs records de prix à la pompe durant l’été.

Le baril est revenu aux alentours de 100 dollars

Cette annonce a laissé les prix du pétrole inchangés à environ 100 dollars le baril. Le prix du baril avait atteint des niveaux records ces derniers mois, en raison d’anticipations d’offre tendue, dans le contexte de la guerre en Ukraine.

Mais le prix a un peu baissé ces dernières semaines, en raison des craintes sur l’activité. Fin juillet, le FMI a annoncé avoir revu à la baisse ses prévisions de croissance mondiale pour 2022, désormais à 3,2% (moins 0,4 point). La crainte d’une récession plane sur les grandes économies.

Philippe Copinschi, expert des questions pétrolières et maître de conférences à Sciences Po Paris, rappelle que le niveau de production prévu par l’OPEP agit avant tout comme  » un signal « . Les pays membres de l’Opep semblent faire preuve d’une bonne volonté de principe, sans ouvrir grand les vannes. Ils sont restés sourds aux appels à produire plus, préférant préserver leurs revenus dans un contexte où ils peuvent craindre une baisse des prix.

Le SP95 en France revient sous les 2€

«  La grande majorité des pays, comme l’Algérie, le Nigeria ou l’Irak – et à la quasi-exception de l’Arabie Saoudite et des Emirats produisent déjà autant qu’ils le peuvent  » pour  » profiter des prix élevés », précise Philippe Copinschi. Leur capacité à augmenter la production est donc assez limitée.

Cependant, l’expert veut être confiant : « Aujourd’hui, il y a suffisamment de pétrole pour répondre à la demande. » Et particulièrement, « la panique s’en va »selon lui.

La baisse des prix se fait déjà un peu sentir à la pompe, le litre d’essence SP95-E10 coûtant en moyenne en France 1,8082 €, soit une baisse de 6,2 centimes par rapport à la semaine précédente, selon les données du ministère de l’Ecologique. Transition, dès le lundi 1er août. Début juillet, le cours était au-dessus de la barre symbolique des deux euros.