Jannah Theme License is not validated, Go to the theme options page to validate the license, You need a single license for each domain name.
Nouvelles du Canada

Les villages de l’Abitibi-Ouest appelés à s’unir pour survivre


En quittant la mairie de Rapide-Danseur le 3 octobre, Sylvain Vachon a relancé un débat que peu d’élus osent aborder en Abitibi-Ouest : une possible fusion entre villages de la MRC. Les élus consultés sont unanimes. Ces villages ne pourront survivre que s’ils travaillent ensemble, mais beaucoup refusent encore de parler de fusion.

Sur les 21 communes et 2 territoires non organisés, 3 seulement comptent plus de 1000 habitants. Chaque municipalité possède sa propre direction générale et ses services municipaux, une situation qui ne peut perdurer, selon l’ancien maire de Rapide-Danseur, Sylvain Vachon.

J’ai toujours gardé ma position là-dessus, car je vais être détesté par beaucoup de gens.nous l’a-t-il dit d’emblée, sachant pertinemment que le sujet est sensible.

Sylvain Vachon ne mâche pas ses mots. Pour lui, il n’y a pas d’autres solutions que de fusionner certains villages.

C’est un problème car les responsabilités des municipalités sont de plus en plus importantes. (…) Je pense que nous avons un questionnement important à poser par rapport à la gouvernance. Et plus on attend, plus ça va faire mallance-t-il en lançant un cri du cœur aux autres élus de l’Abitibi-Ouest.

J’espère que les gens qui sont là prendront les décisions courageuses qui s’imposent.

Son discours a trouvé un écho auprès de certains élus de l’Abitibi-Ouest. La maire de Sainte-Germaine-Boulé et préfète de l’Abitibi-Ouest, Jaclin Bégin estime cependant qu’il faut y aller étape par étape. Pour lui, le plus urgent est de commencer à partager les services entre communes. Il cite l’exemple des pompiers, désormais partagés entre son village et celui de Palmarolle.

Jaclin Bégin est également pompière volontaire à Sainte-Germaine-Boulé. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Gabriel Poirier

On parle beaucoup de pénurie de main-d’œuvre, mais il y a aussi toutes les obligations qui sont de plus en plus attachées aux municipalités. Il faut des personnes possédant des compétences spécifiques dans plusieurs domaines. On ne peut pas embaucher une seule personne pour une petite municipalité, donc c’est intéressant de voir ce qu’on peut faire en mettant tout le monde ensembleexplique M. Bégin, qui précise que plusieurs villages n’ont aucun remplacement lorsqu’un employé est malade.

De son côté, le maire de Duparquet, Denis Blais, confie que les demandes gouvernementales augmentent chaque année. Des discussions ont déjà commencé avec d’autres villages pour partager les employés.

Les noms des 21 communes sont indiqués sur une carte.

L’Abitibi-Ouest est composée de 21 municipalités et de 2 territoires non organisés. La Sarre est la plus grande ville de la MRC.

Photo : Capture d’écran : site mrcao.qc.ca

Nous avons un directeur général qui travaille à temps plein, une secrétaire qui travaille 20 heures par semaine et un inspecteur municipal qui travaille 16 heures par semaine. Ce sont plutôt des généralistes. Ils sont bons en tout, mais ils ne sont spécialistes en rien. On a vraiment besoin de ces spécialistes parce que ça devient lourdil observe.

Nous travaillons tous en silos, donc chacun de notre côté, nous travaillons pour trouver des choses aussi simples que le sel, le papier, la gestion générale et les services administratifs. Mutualiser, ce serait donc évaluer ce qui pourrait être partagé entre nous et comment nous le faisons aussi, puis le cadre dans lequel nous allons agir.mentionne de son côté le maire de Roquemaure, Mathieu Guillemette.

Un panneau à l'entrée de la commune où l'on peut lire l'accueil de Roquemaure.

La municipalité de Roquemaure, en Abitibi-Ouest, compte environ 400 habitants.

Photo : Radio-Canada / Guillaume Renaud

Fusionner les villages

Si le fait de regrouper des services fait l’unanimité parmi les élus consultés par Radio-Canada, parler de fusion reste un sujet sensible. Certains sont favorables, tandis que d’autres s’y opposent. Les villages sont prêts à s’entraider, mais beaucoup craignent de perdre leur identité.

Mathieu Guillemette prend la pose en souriant légèrement.

Le maire de Roquemaure, Mathieu Guillemette, salue les fusions en Abitibi-Ouest. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Martin Guindon

Le mot fusion semble être un mot intimidant, voire effrayant, dit-il. À mon avis, avant que des forces extérieures ne nous y obligent, je crois qu’il serait de notre devoir de prendre l’initiative et d’entamer le débat. Ce serait peut-être plus constructifsoutient Mathieu Guillemette, qui a vécu la fusion de Gatineau en 2002.

Les communes ont souvent peur de perdre leur identité. La mutualisation des services ne brisera pas cet aspect, les gens ne s’en apercevront pratiquement pas et elle assurera la continuité des services. Une fois que vos services partagés fonctionnent bien et que tout le monde s’entend bien, parler de fusion est beaucoup plus facile.croit Jaclin Bégin.

Un pont couvert au-dessus d'un lac.

L’Abitibi-Ouest est également connue pour ses ponts couverts, qui servaient autrefois de lieu de rencontre, d’encan ou d’assemblée. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir

Chaque commune doit garder sa propre identité. Nous marchons dans un sens et pas dans un autre. Nous n’avons pas non plus les mêmes besoinssouligne de son côté le maire de Duparquet, Denis Blais, qui n’est pas favorable aux fusions.

Je dirais que ce ne serait pas une bonne idée, car chaque village n’a pas la même réalité, les mêmes besoins. Il serait donc difficile de se faire représenter par des personnes qui n’habitent pas forcément au village.

Je pense qu’il existe néanmoins une manière de conserver une identité culturelle propre à chaque municipalité. L’idée est plutôt de se concentrer sur l’optimisation, puis je pense aussi qu’ensemble nous aurions une meilleure force de frappe, nous pourrions développer des services de meilleure qualitéavance pour sa part Mathieu Guillemette.

Je crois que naturellement, cela arrivera. Cela commencera par le partage des services et cela va de soiajoute Jaclin Bégin.

Ce n’est pas la première fois que des élus abordent publiquement d’éventuelles fusions en Abitibi-Ouest, mais pour l’instant aucune mesure officielle n’a été prise.

canada-lapresse

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
Bouton retour en haut de la page