Les terres agricoles en Abitibi-Témiscamingue sont les moins chères au pays

La société d’État commerciale fédérale a publié cette semaine un rapport annuel sur la valeur des terres agricoles à travers le pays.
Dans la région, un acre était évalué à 1 500 dollars en moyenne en 2022, un chiffre qui n’a pas bougé depuis deux ans.
Parallèlement, la valeur moyenne des terres a augmenté de 12,8 % au Canada et de 11 % au Québec.
L’Abitibi-Témiscamingue est la seule région dont les valeurs sont demeurées stables en 2022. Il y a eu peu d’acheteurs des autres régions, ce qui a ralenti la hausse des prix sur le marché
indique le rapport de FCC.
Pour le président régional de l’Union des producteurs agricoles, Pascal Rheault, les bas prix suscitent souvent l’intérêt des spéculateurs.
C’est sûr qu’il a un avantage en termes de succession. Si on veut attirer de nouveaux producteurs, surtout dans la production bovine, je pense que ce prix a quand même un avantage. Mais il est certain que de l’autre côté, au niveau des investisseurs, ils peuvent souvent acheter de gros blocs de terrain pour l’avenir parce qu’on sait que ça va prendre de la valeur. Bientôt nos terres seront très prisées, j’en suis sûr
assure Pascal Rheault.
Selon le producteur agricole, ce prix bas indique souvent qu’il est difficile de cultiver dans la région.
Bien sûr, la distance a son effet. Ensuite, il y a certaines productions qu’on ne peut pas faire. Il y a du maïs et du soja (très cultivés) dans les régions centrales. C’est quand même assez rentable puisqu’on peut les combiner avec une autre production, c’est plus rentable pour une entreprise. Ce sont des productions qu’on ne peut pas faire ou très peu, c’est pour ça que le prix du terrain est plus bas ici
explique le producteur agricole.
Il souligne également qu’avec l’augmentation des intrants et des taux d’intérêt, il est de plus en plus difficile pour les agriculteurs de la région de rentabiliser leurs terres.
» Je peux dire que c’est encore une très belle région à produire. Je pense qu’il y a une possibilité de développement, mais nous attendons aussi des signaux des gouvernements pour nous soutenir. »
Ceci est également souligné par Financement agricole Canada. L’industrie agricole n’a pas été à l’abri de l’inflation, car les prix des intrants agricoles ont augmenté parallèlement aux prix des produits de base
peut-on lire dans le rapport annuel.
L’Union des producteurs agricoles de l’Abitibi-Témiscamingue croit que le manque d’infrastructures agricoles est un obstacle au développement du secteur dans la région. Pascal Rheault rappelle que l’Abitibi-Témiscamingue n’a toujours pas d’abattoir régional.
En Abitibi-Témiscamingue, le prix moyen des terres agricoles est passé de 180 $ l’acre en 1996 à 1 500 $ l’acre en 2022.
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