Les ressources cachées du miscanthus géant

Un mur à proximité se dresse en bordure de votre jardin que vous souhaitez camoufler ? Un mur que vous n’êtes pas autorisé à investir avec un grimpeur puisqu’il ne vous appartient pas ? La fenêtre du voisin qui plonge dans votre maison ? Le miscanthus géant est là pour cacher ces endroits gênants, tout en bruissant joliment de mille feuilles fines et gigantesques, capables d’atteindre 4 m de hauteur en un peu plus de deux ans, sans dépasser 1 m² au sol. Cette touffe souple et très émouvante fait oublier ce qu’il y a à dissimuler. Les feuilles vert foncé, larges de 25 mm, s’enroulent, donnant l’impression d’une cascade à la moindre brise.

Ses épis et son feuillage sec persistent tout l’hiver, se transformant en un joyau d’argent dans les gelées légères et se pliant élégamment dans la neige. Cependant, le miscanthus a un inconvénient : en mars ou avril, lorsque les nouvelles tiges arrivent, il faut tailler les anciennes. Et pendant près de deux mois, l’espace se vide, le temps pour les jeunes pousses de prendre leur taille adulte. Pour vous consoler, cette plante vous offre ses tiges, parfaites à utiliser comme tuteur pour entretenir de grandes vivaces ; quant aux feuilles sèches, elles constituent un excellent paillis dans les plates-bandes, empêchant les mauvaises herbes indésirables de s’installer tout en gardant le sol frais.

Accueillez-le bien

très rustique, Miscanthus giganteus pousse n’importe où, dans n’importe quel bon sol, tant qu’il y a du soleil. Faites un trou de 40 cm dans tous les sens, ajoutez du compost au sol d’origine, et plantez-le après avoir trempé la motte quelques minutes dans un seau d’eau. S’il peut composer une haie compacte pour structurer le jardin, il habille joliment un fond de massif. Installé dans un grand pot, sur la terrasse, il joue constamment avec le vent. On lui pardonne volontiers les deux mois où sa touffe est dénudée au début du printemps, entre le moment où les vieilles cannes sont coupées et l’arrivée des nouvelles.

Fleurissez-le en été

Lorsqu’elle est bien implantée, en mai, semez quelques annuelles légères à son pied, comme des liserons, des capucines, des pois de senteur. Ils vont s’y accrocher, l’escalader et le colorer. A la fin de l’été, nul doute, lorsque les épis floraux se forment, argentés et roses, dansant dans le ciel, vous attraperez un torticolis en l’admirant la tête en l’air.

Les agriculteurs et les industriels sont intéressés…

La composition de la fibre du miscanthus géant permet de fabriquer des biocarburants et biocarburants, du papier, du carton, de la litière animale – en remplacement de la paille –, des panneaux composites, des panneaux isolants, entre autres. De nombreux cultivateurs et éleveurs, notamment ceux qui cherchent à se diversifier dans l’agriculture biologique, s’y intéressent.

On voit de plus en plus souvent des champs où ces graminées géantes colorent le paysage de vert puis d’or au fil des saisons. Particulièrement sobre à l’heure où l’eau devient un enjeu incontournable, mellifère alors que la préservation de la biodiversité est une nécessité impérative, à faible impact environnemental, riche en pouvoir calorifique à l’heure où nous traversons une crise énergétique, le miscanthus géant pourrait bien être une usine du futur. Une chaudière reliée à un silo de 20 m³ permet de chauffer un foyer de 4 personnes et de produire de l’eau chaude et autres bricoles nécessaires à la vie quotidienne. Une plantation devient rentable au bout de 4 à 5 ans seulement, et reste en place entre 20 et 25 ans… Le Miscanthus, une panacée pour le monde futur ?

———–

Autres miscanthus de Chine

Miscanthus sinensis feuilles en énormes gerbes de feuilles rubanées, atteignant parfois 2 m de hauteur. Il existe de nombreux hybrides et nous les aimons tous, qu’ils soient verts ou bordés de blanc, de jaune et d’argent. Elles sont parfaites en massifs de vivaces et arbustes, au milieu de gros rosiers, en bordure de bassin ou en pot, qu’elles mesurent 50 cm ou 2 m de haut. Parmi ceux-ci, Miscanthus sinensis var. purpurascens a un feuillage qui change de couleur au fil des mois. D’une touffe droite puis légèrement retombante dans la partie supérieure, les pousses naissent vertes au printemps.

En été, elles prennent une couleur cuivrée, puis rouge orangé en automne, avant de virer au violet. Les épis, plumeaux argentés, apparaissent à partir du mois d’août. En hiver, cette plante conserve tout son attrait avec des feuilles virant au bronze, tandis que les épis brillent au moindre rayon de soleil. Adulte, il atteint 1,50 m de haut et 1 m de large.

N’hésitez pas à mélanger d’autres variétés : « Gracillimus », « Graziella », « Flamingo », « Silberfeder », « Variegatus »…