Les prix des billets d’avion explosent… et ne sont pas près de redescendre

Sans surprise, comme dans tout secteur d’activité économique, l’inflation a joué (…) dans le secteur du tourisme
souligne Michel Archambault, professeur émérite de tourisme et fondateur de la Chaire Transat en tourisme à l’Université du Québec à Montréal (UQAM ), sur la question Les faits d’abord.
Par exemple, vous devez maintenant débourser environ 1 200 $ pour un vol Montréal-Porto, comparativement à 770 $ en octobre 2022.
Selon lui, la hausse du prix du kérosène, la rareté de la main-d’œuvre et le nombre limité de sièges ont entraîné de lourdes pertes pour les transporteurs aériens, qui doivent gonfler leurs prix.
Demandé surchauffé
Malgré la flambée des prix, la demande est là, selon Jacques Nantel, professeur émérite à HEC Montréal. Les ménages, qui ont été privés de déplacements pendant la pandémie, sont prêts à reprendre leurs habitudes.
» C’est un peu comme si on avait mis les consommateurs dans un presto pendant trois ans (…), et là, on commence à ouvrir le couvercle et on voit que ça explose. »
Dans ce contexte, les aéroports fonctionnent à pleine capacité pour accueillir les nombreux voyageurs. La capacité des aéroports est complètement dépassée, c’est pourquoi tous les aéroports du monde annulent des vols
note Mehran Ebrahimi, directeur de l’Observatoire de l’aéronautique et de l’aviation civile et professeur àUQAM .
Toutes les infrastructures sont surexploité
notamment parce que les compagnies aériennes ont dû entreposer une partie de leur flotte faute de personnel.
» Il faut environ 15 à 20 pilotes par avion. Donc, si vous incluez cinq avions, cela fait environ 75 pilotes. Ces pilotes, nous ne les avons pas. »
Situation particulière au Canada
En Europe et aux États-Unis, les voyageurs peuvent toujours se tourner vers les compagnies aériennes à bas prix, telles que EasyJet Ou Sud-ouest. La situation est bien différente au Canada, qui est un très petit marché à l’échelle internationale
ce qui favorise la concentration du marché, comme le souligne Jacques Nantel.
Malheureusement, la réglementation n’était pas favorable à la mise en place d’un véritable faible coût au Canada
déplore M. Archambault.
M. Ebrahimi en convient : les conditions ne sont pas actuellement réunies pour permettre à de nouveaux acteurs d’émerger sur le marché. Pourtant, le rôle du gouvernement est d’encourager la concurrence, selon le professeur.
Interrogé sur la récente approbation par le gouvernement fédéral du rachat de la compagnie Sunwing par WestJet, il évoque une fusion scandaleux
malgré les préoccupations exprimées par le Bureau de la concurrence.
On vient de créer deux duopoles, donc Westjet-Sunwing dans l’Ouest et Air Canada dans l’Est, et à ce moment-là toutes les autres compagnies vont souffrir.
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