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Nouvelles locales

Les Micro-Folies ou le défi de l’art pour tous

« Nous ouvrons entre quatre et cinq Micro-Folies par semaine. Ça ne s’arrête pas ! Il y a quelques jours nous étions à Toulouse, hier à La Courneuve. Aujourd’hui, nous voici dans la troisième Micro-Folie de Paris qui en comptera bientôt deux autres. Mais il y en a aussi au Maroc, en Côte d’Ivoire, au Pérou, jusqu’à Pékin ! », s’enthousiasme Didier Fusillier, président de l’établissement public du Parc et de la Grande Halle de la Villette, lors de l’inauguration de la Micro-Folie Paris 20ele 15 février.

Des espaces modulables aux usages variés

Si le dispositif Micro-Folies est né il y a cinq ans, l’idée est née en 1983 des « Folies » conçues par l’architecte Bernard Tschumi pour La Villette. Ces petits bâtiments géométriques, reconnaissables à leur teinte écarlate, avaient été disséminés sur les pelouses pour abriter ici un café, là un atelier ou un poste de secours.

De ce geste architectural, le Président de La Villette a décliné une formule innovante : un espace modulable abritant un musée numérique qui donne accès, via un écran et des tablettes, aux chefs-d’œuvre des grandes institutions culturelles. De la Noces de Cana de Véronèse à 5e Symphonie de Beethoven enregistré à la Philharmonie de Paris, l’offre est large et sans cesse enrichie. « Nous n’avons nous-mêmes pas vu 15% de tous les contenus proposés par le ministère de la Culture et nos partenaires », reconnaît Didier Fusillier, à la tête d’une équipe de 14 personnes et d’un budget annuel de trois millions d’euros.

Un effet « vu à la télé » qui favorise l’accès à la culture

En plus de cet outil clé en main, les Micro-Folies peuvent également disposer d’un FabLab (avec imprimante 3D et machine de découpe laser), d’un espace de réalité virtuelle, d’un café, d’une ludothèque avec des jeux conçus par des musées…

Tout dépend de la taille du lieu où ils sont implantés : médiathèque, cinéma, centre commercial ou encore bateau, comme dans les îles bretonnes du Ponant ! Tout dépend aussi des moyens dont disposent les communes qui l’hébergent. Si l’équipement de base s’élève à 38.000 €, financé à 80% par l’Etat, l’expérience n’est pas la même selon la qualité et la taille de l’écran de projection choisi.

La mairie du 20e L’arrondissement de Paris, par exemple, a investi près de 50 000 € pour implanter une Micro-Folie dans un centre Paris Anim’ situé non loin du périphérique, en attendant de l’installer dans le pavillon de l’Ermitage après sa restauration. « Il est très important de démarrer ce projet au cœur deun domaine prioritaire pour la politique de la ville. A Paris, on pourrait dire que les gens vont facilement dans les musées, mais ce n’est pas le cas. Beaucoup de gens pensent que ce n’est pas pour eux. » explique le maire, Éric Pliez.

Vincent Branchet, directeur de la Ligue de l’enseignement Paris, qui gère le centre, note un effet « vu à la télé » qui favorise l’accès à la culture : « Le public se réappropriel’art en zoomant sur les tableaux pour en observer les détails, ou en s’en inspirant pour créer, comme ces masques réalisés par des enfants de 8 à 10 ans autour des collections du musée du Quai-Branly. »

Sans médiation, les Micro-Folies ne décollent pas

Cependant, l’équipement seul ne suffit pas. « Sans médiation humaine de qualité, ça ne sert pas à grand-chose », assure Philippe Nouvel, vice-président de la communauté de communes du pays Foyen, entre Gironde et Dordogne. La Micro-Folie, installée en 2019 à l’office de tourisme de Sainte-Foy-la-Grande (2 400 habitants), peine encore à trouver son public, notamment scolaire, « à défaut de convaincre les enseignants de sa plus-value pédagogique par rapport aux outils déjà disponibles gratuitement sur les sites des musées ».

A Dreux, Fouzia Kamal, l’assistante culturelle de la ville, s’est battue pour imposer la mise en place d’une équipe de cinq médiateurs au sein de la Micro-Folie du quartier prioritaire Dunant-Kennedy. Installée fin 2018, la structure a vu sa fréquentation décoller, passant de 2 800 visiteurs à près de 4 000 l’an dernier. « Avec les jeunes de l’école d’à côté qui viennent utiliser les machines de flocage du FabLab pour imprimer des t-shirts, c’est devenu un lieu très vivant », elle se réjouit.

Les Micro-Folies peuvent aussi contribuer à dynamiser un territoire rural. Celle ouverte en 2021 à Châteaubriant, petite commune de Loire-Atlantique, a permis de réhabiliter la chapelle de l’ancien hôpital et de tisser des liens avec des publics éloignés de la culture, comme des jeunes en décrochage scolaire ou des résidents d’EHPAD. retraite voisine.

En Guadeloupe, une Micro-Folie itinérante sillonne la campagne depuis deux ans, s’arrêtant tantôt dans une école, tantôt dans une médiathèque. Pour Alix Lautric, l’une des médiatrices, « C’est une formidable ouverture sur le monde pour les insulaires, on nous demande toujours de revenir ! ».

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Les Micro-Folies en chiffres

354 Micro-Folies déjà ouvertes en France et à l’étranger, 75 inaugurations prévues en 2023.

Plus de 2 500 œuvres et 5 000 suppléments (documents historiques, vidéos, etc.) accessibles.

123 institutions culturelles partenaires dont 12 établissements nationaux fondateurs (Centre Pompidou, Château de Versailles, Musée du Louvre…).

9 collections thématiques en 15 langues. La dernière, lancée mi-février, rassemble 500 chefs-d’œuvre issus des collections des Musées de la Ville de Paris.

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