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Nouvelles locales

Les lycéens d’Ile-de-France sous l’oeil des caméras


Jusqu’où ira l’obsession sécuritaire de Valérie Pécresse ? La région Île-de-France a voté la création d’un centre de supervision vers lequel afflueraient les images des 3 000 caméras de vidéosurveillance installées dans les quelque 400 lycées franciliens. Problème : un tel projet se heurte à de sérieux obstacles juridiques. Alertée en septembre 2021 par le groupe Gauche communiste, écologiste et citoyenne, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) rappelle, dans un courrier qui Humanité a pu consulter, les dispositions que le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) imposerait au traitement d’un tel flux d’images. « Il appartient au seul responsable du traitement envisagé (par exemple, le chef d’établissement) de prendre la décision d’ajouter des dispositifs de vidéosurveillance » , expose la Cnil, insistant sur le fait que « l’utilisation des caméras doit rester limitée ». Un tel dispositif, prévient-elle, impliquerait « de veiller avec une vigilance particulière – compte tenu du fait que le traitement vise notamment des mineurs – à appliquer le principe de minimisation des données»et, à cet égard, « Seuls les accès et les zones de circulation de l’établissement peuvent être filmés ».

La lettre détaille en outre d’autres règles à observer afin de « traitement sécurisé des données » : demande obligatoire d’autorisation préfectorale pour installer une caméra ; la réalisation d’une étude d’impact, notamment pour les traitements de données portant atteinte aux droits et libertés ; saisine du registre de traitement vidéo détaillant les usages des données collectées.

La droite régionale avait inscrit dans le budget 2022 une enveloppe de 2 millions d’euros consacrée à ce centre de vidéosurveillance XXL. Des discussions ont même été lancées avec la police et la gendarmerie, sans toutefois impliquer les chefs d’établissements, ni les parents d’élèves, encore moins les lycéens. « Nous n’avons pas été contactés . », regrette Jean Klein, secrétaire national adjoint du syndicat des chefs d’établissements de la FSU. « Nous n’avons pas été saisis de ce projet qui tourne le dos à nos choix pédagogiques basés sur la pédagogie, pas sur l’encadrement »,s’agace aussi Nageate Belahcen, de la FCPE.

la majorité régionale manœuvre en recul

Face à la fragilité juridique et à la sensibilité politique d’un tel projet, la majorité régionale semble faire machine arrière. Interrogé sur le sujet, le vice-président LR du conseil régional chargé de la sécurité, Frédéric Péchenard, admet que le travail effectué jusqu’à présent sur ce dossier par un « mission de préfiguration » n’encourage pas, pour l’instant, la poursuite de « cette expérimentation, que ce soit d’un point de vue politique, juridique, financier ou encore d’efficacité ». « Je ne suis pas favorable à la création d’un tel centre »il décide. « La mission s’oriente vers un projet de raccordement, en lien et à la demande des proviseurs et des communautés éducatives volontaires, de la vidéoprotection des lycées au CSU (centre de surveillance urbain – ndlr) les forces de l’ordre les plus proches, dit-on dans l’entourage de Valérie Pécresse. Ces études sont en cours et bien entendu la CNIL et tous les membres de la communauté éducative (chefs d’établissements, enseignants, élèves et parents d’élèves) seront associés à ces travaux. »

Si la prudence est de mise, c’est que l’exécutif régional avait déjà été épinglé dans un appel gracieux du préfet d’Île-de-France, qui soulignait, le 18 janvier, l’absence de base légale des financements régionaux. des brigades régionales de sécurité appelées depuis 2019 à intervenir dans les lycées pour des missions de « la médiation »de « la prévention » et de « lutter contre les violences scolaires ». Déjà en 2021, un rapport de la chambre régionale des comptes jugeait que, « en l’état actuel de la loi, aucun texte ne donne compétence à la région pour intervenir dans le domaine de la surveillance et de la sécurité dans les lycées ». Depuis leur création, ces brigades, composées chacune de cinq agents, ont vu leur nombre doubler, passant de cinq à dix – elles seront bientôt vingt. Pour Valérie Pécresse, la région, « propriétaire de l’école »est« pleinement compétente pour assurer sa sécurité ».RM et LR

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