Les diocèses comptent sur les JMJ pour mobiliser leurs jeunes

A Lyon, pour emprunter le parcours des Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) de Lisbonne (Portugal), il suffit de suivre les azulejos bleus et blancs. En misant sur ces petits carreaux décorés, spécialités du Portugal connues de tous et déjà affichées sur le cadeaux (le dessous de verre, le carnet du pèlerin, la bière « Lisboa moi »), l’équipe du Père Étienne Roche, de la pastorale des jeunes, entend mobiliser tout un diocèse.
« Pendant leurs études et au début de leur vie professionnelle, les jeunes vivent souvent dans des communautés séparées, par le biais d’aumôneries ou lors de la messe du soir », rappelle Clémence Pasquier, chargée de projets pour les étudiants et les jeunes professionnels du diocèse de Lyon, qui a observé un clivage générationnel au moment de la consultation synodale. « Cette année est l’occasion de montrer qu’ils ne forment pas une Église à part ! »
« Colorier » les événements
Ici, on ne parie donc pas sur la création d’événements dédiés mais sur la « coloration » réunions habituelles. Le Pelé du Puy, la course Run in Spirit et la prochaine au calendrier : la Fête de l’Immaculée Conception. Le défi ? Intégrer « l’ordinaire » de l’Église par de petits gestes : le 8 décembre, derrière les mots à piocher dans les paniers mis à la disposition des visiteurs attirés par la Fête des Lumières, l’habituel « Merci Marie » sera accompagné de « De Fourvière à Fatima »et les bougies, aux couleurs de l’événement.
Dans le diocèse de Saint-Claude, la pastorale des jeunes entend aussi « colorant » manifestations diocésaines aux couleurs des JMJ. « L’idée est de faire comprendre aux jeunes qu’on bouge »dit Alexis Spitz, responsable de la pastorale des jeunes. « Cela peut se faire par des randonnées, par exemple »dans une zone propice aux activités de montagne.
« Les JMJ souffrent de l’inflation »
S’il y a une cinquantaine de jeunes jurassiens qui partent pour Lisbonne, le diocèse de Lyon espère prendre une délégation de 2 000 jeunes, comme à Cracovie en 2016. Un projet ambitieux compte tenu des conditions – les conséquences de la crise du Covid et le coût des transports – » mais réalisable compte tenu de l’énergie utilisée »croit le Père Roche. « Les JMJ souffrent de l’inflation »abonde le père Christophe Danset, coresponsable du service jeunesse du diocèse de Lille : les prix des transports et du forfait sur place ont doublé par rapport à l’édition polonaise.
L’équipe lyonnaise peut compter sur le succès d’un lancement précoce, à l’occasion de la Fête des Églises Ouvertes le 25 septembre, et sur le soutien sans faille de Mgr Mgr de Germay, qui a officiellement placé les JMJ comme l’un des deux axes principaux de la pastorale an. La plupart des diocèses lanceront leur préparation lors des Journées Diocésaines de la Jeunesse, organisées à l’appel du Pape François, les samedi 19 et dimanche 20 novembre.
« Un laboratoire de créativité pérenne »
C’est le cas du diocèse de Lille, dans lequel la préparation des JMJ se fait au niveau des doyennés. « Il y a une vraie dynamique », observe l’abbé Danset. Ainsi, avant les traditionnelles ventes de bougies et autres objets de Noël, une aumônerie de Roubaix « a déjà financé la moitié de son voyage ». Celle de l’Université catholique de Lille ouvre une guinguette tous les mardis soirs, après sa messe aux chandelles.
Dans les diocèses plus ruraux, la préparation est aussi un moyen de « rassembler les jeunes » du même territoire « où il faut conduire deux heures pour assister à un événement pastoral », raconte Alexis Spitz. Mais « notre petitesse est notre force », assure Clémentine Curial, responsable de la pastorale des jeunes au diocèse de Séez, dans l’Orne. Dans un département qui compte peu d’élèves, la pastorale s’appuie sur les lycées catholiques de la région et envisage ainsi d’accueillir des jeunes âgés de 17 ans. Et alors, « ils emmènent toujours un ami ou deux avec eux »sourit le père Jean-Paul Rolland, vicaire général du diocèse de Saint-Flour.
A Lyon, l’abbé Roche veut éviter l’effet « feu de paille » : « Cette expérience doit être un laboratoire de créativité sur le long terme. »« S’ils reviennent du séjour avec un projet pour leur paroisse, c’est gagné ! », ajoute Clémence Pasquier. A terme, nous imaginons déjà un groupe de réflexion permanent regroupant des jeunes de différentes paroisses et de toutes sensibilités.. Plus loin encore, le Père Danset rêve d’un pèlerinage en Terre Sainte.
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Le pape François, premier inscrit aux JMJ de Lisbonne
Une tablette à la main et devant des milliers de fidèles, le pape s’est inscrit le 23 octobre aux Journées mondiales de la jeunesse à Lisbonne. Une façon de lancer officiellement les inscriptions pour ce 37e édition, du 1er au 6 août. « Chers jeunes, je vous invite à vous inscrire à cette rencontre où, après une longue période d’éloignement, nous retrouverons la joie de l’étreinte fraternelle entre les peuples et entre les générations, l’étreinte de la réconciliation de la paix, dont nous avons tant besoin « , a-t-il déclaré. Les inscriptions se font désormais sur les sites internet des diocèses ou communautés religieuses (Emmanuel, Chemin-Neuf, etc.).
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