Les députés LFI prêts à en découdre à l’Assemblée

Les députés de La France insoumise (LFI) ont inscrit jeudi dix textes au menu de l’Assemblée nationale, dont l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution et l’interdiction de la tauromachie, avec l’espoir d’un coup de projecteur politique malgré le risque de « obstruction » de leurs adversaires.
Secoués par une nouvelle réponse à l’affaire Quatennens, les députés insoumis tenteront de profiter, jeudi 24 novembre, de leur journée réservée à l’Assemblée nationale pour imposer leurs thèmes, avec une chance de succès pour l’inscription du droit à l’IVG. dans la Constitution.
L’examen délicat de ce texte visant à protéger le droit à l’avortement d’éventuelles contestations, comme celles observées aux États-Unis ou ailleurs en Europe, a ouvert leur « créneau parlementaire » à 9 heures du matin, offrant ce jour à une minorité les clés de la L’agenda de l’hémicycle.
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Face aux centaines d’amendements de leurs adversaires politiques, les députés de La France insoumise (LFI) ont cependant renoncé à contrecœur à deux textes : l’un demandant une commission d’enquête sur les « dossiers Uber » et l’autre une augmentation du Smic à 1.600 euros net, encore une mesure emblématique.
La présidente du groupe LFI, Mathilde Panot, s’est indignée d’une « obstruction antidémocratique » de ses opposants pour « empêcher tout débat » sur des sujets « grands », de société ou d' »urgence sociale ».
Soutien majoritaire à l’avortement
Les Insoumis espèrent au moins aller au bout du texte sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG), qui a les meilleures chances d’être adopté, malgré les plus de 250 amendements.
Le souhait d’inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution est en effet partagé par une majorité de députés, y compris ceux du camp présidentiel. Qui entendent voter, chose rare, en faveur du texte des Insoumis.
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« Ce serait politiquement illisible [de ne pas le faire]», explique un député de la Renaissance, dont la chef de file, Aurore Bergé, a une proposition sur le même thème, au menu de l’Assemblée la semaine du 28 novembre.
Le texte porté par Mathilde Panot, qui a reçu un premier feu vert en commission, a une formulation différente de celle d’Aurore Bergé et demande de sanctuariser aussi le droit à la contraception. Elle est contenue en deux phrases : « Nul ne peut porter atteinte au droit à l’interruption volontaire de grossesse et à la contraception. La loi garantit à toute personne qui en fait la demande l’accès libre et effectif à ces droits ».
La tauromachie déchaîne les passions
Le deuxième texte le plus attendu jeudi est celui du député Aymeric Caron demandant l’interdiction totale de la tauromachie, inscrite à l’ordre du jour juste après celui sur l’avortement. Un sujet qui déchaîne les passions, à travers tribunes de presse et manifestations, et qui oppose au sein des différentes formations politiques les défenseurs du bien-être animal et ceux d’une « tradition culturelle ».
Ce texte fait l’objet de plus de 500 amendements. D' »obstruction pure et simple », avec « certains amendements qui m’attaquent [personnellement]», avait déploré lundi Aymeric Caron.
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Malgré un soutien majoritaire dans l’opinion publique, la proposition, rejetée en commission, a peu de chances d’être approuvée. En cas d’échec ou d’absence de vote, « le combat continuera le lendemain [contre la corrida avec une autre initiative]», a assuré l’ancienne journaliste.
Sauf nouveau changement d’ordre du jour, les propositions suivantes, pour la réinsertion des personnels de santé non vaccinés ou la création d’une « allocation d’autonomie » pour les jeunes en formation, risquent en revanche de passer entre les mailles du filet. , la session se terminant à minuit.
Avec l’AFP
France 24