Le plus grand concurrent de Tesla s’oriente rapidement vers une batterie révolutionnaire sans lithium

Les batteries au sodium (sans lithium) pour voitures électriques franchissent une nouvelle étape. Le géant chinois BYD (numéro 2 mondial derrière Tesla) vient de signer un accord pour construire une usine pour fabriquer ces nouveaux types de batteries.
C’est un sujet que nous suivons depuis plus d’un an : plusieurs constructeurs chinois de voitures électriques s’intéressent à un nouveau type de batterie, abandonnant le lithium au profit du sodium. Dernier épisode en date : BYD, probablement dans sa volonté de mener « une guerre des prix impitoyable », vient d’annoncer un gros partenariat avec un constructeur local de tricycles. D’un montant de 10 milliards de yuans (environ 1,3 milliard d’euros), il est prévu de construire une usine pour fabriquer ces batteries prometteuses.
Capacité annuelle de 30 GWh
Une grande annonce pour une grande usine : avec une capacité annuelle de 30 GWh, cette gigafactory écrasera toutes les autres usines de batteries de ce type. De quoi équiper 600 000 voitures d’une batterie d’une capacité de 50 kWh. Carnewschina on apprend : BYD s’associe à Huaihai, un grand fabricant de tricycles, pour construire cette immense usine afin de fournir ses prochains modèles d’entrée de gamme.

Un deuxième partenariat entre ces deux entreprises, puisqu’une première usine est déjà en construction (pour un montant identique de 10 milliards de yuans) et devrait commencer à produire ses premières batteries en mars 2024. Celles-ci seront en revanche de type lithium. -ion - différent donc des ions sodium qui nous intéressent aujourd’hui.
La dernière mode locale.
En y regardant de plus près, on constate qu’il y a eu récemment une véritable frénésie autour des batteries au sodium en Chine. BYD, logiquement, est intéressé et devrait proposer une version de son petit Seagull équipé de cette technologie… mais il n’est pas seul.

CATL, l’autre géant chinois des batteries, investit également massivement, tandis qu’un constructeur moins connu, Hina Battery, a également annoncé la première voiture à bénéficier de ses batteries au sodium. Et ce n’est pas fini : n’oublions pas le Farasis Energy EV3, une marque qui appartient à… Renault !
De vrais avantages pour les petites voitures
Mais pourquoi tous ces grands acteurs s’intéressent-ils autant à cette nouvelle alchimie ? Tout simplement parce que les batteries au sodium ont de réelles qualités. Ces dernières, comme vous pouvez l’imaginer, manquent totalement de lithium, ce qui permet de réduire drastiquement le coût de cette dernière : cela signifierait une économie de 20% par rapport aux batteries au lithium les moins chères, les LFP (lithium-fer-phosphate).
Et cela ne s’arrête pas là, puisque les batteries au sodium sont également plus sûres que les batteries au lithium en cas d’incendie, elles promettent une durée de vie bien plus longue ainsi que de meilleures performances à basses températures (l’actuel tendon d’Achille des voitures électriques).
Ajoutons enfin l’aspect écologique, important pour une voiture électrique : ni le lithium ni le cobalt sont absents de ces batteries. Les matériaux sont difficiles à extraire et consomment beaucoup d’énergie, tandis que le coût humain est souvent problématique.

La vérité est que ces batteries ne sont pas non plus parfaites : la densité énergétique est inférieure à celle des batteries lithium-ion (comptez 120 Wh/kg pour une batterie au sodium, contre au moins 160 Wh/kg pour une batterie au lithium). La recharge rapide est également pénalisée, du fait d’une tension plus faible : on sera ainsi loin des 18 minutes pour recharger la batterie d’une Hyundai ou d’une Kia équipée d’une architecture 800 volts.
Mais ces inconvénients ne devraient pas poser de problème pour le marché auquel s’adresse cette batterie au sodium : les très petites voitures. Si une arrivée en Europe n’est pas encore annoncée, elle pourrait profiter au prix du duo Citroën Ami/Fiat Topolino, de la Dacia Spring ou encore, pourquoi pas, de la prochaine Renault Twingo.
Gn fr bus