Une scène assez surprenante s’est produite dimanche : le détournement d’un navire de commerce en mer Rouge par un commando de rebelles houthis. L’organisation revendique cette action militaire très précise comme des représailles à la guerre menée par Israël contre le Hamas.
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Le dimanche 19 novembre, des combattants houthis ont mené une action commando, documentée comme une opération de communication, contre un navire commercial en mer Rouge. L’équipage a été fait prisonnier et le navire détourné. vers la côte yéménite. Selon l’état-major, qui opère depuis le sud du Yémen, il s’agit de représailles à la guerre menée par Israël contre le Hamas.
Des caméras partout
Avec des micro caméras fixées un peu partout, sous le ventre de l’hélicoptère qui survole le navire avant d’atterrir en douceur, tout près de la passerelle de navigation. Des caméras installées sur les casques des soldats enregistrent alors comment les assaillants menacent les 22 membres d’équipage, Bulgares et Philippins, et les font prisonniers sans tirer un seul coup de feu. Ils annoncent ensuite le succès de l’opération par radio depuis la salle des machines. Celle-ci montre l’arraisonnement d’un navire de la flotte commerciale, exploité par une société japonaise mais appartenant à une société britannique, appartenant à un homme d’affaires israélien.
Le Japon, les États-Unis et Israël condamnent aujourd’hui la saisie de ce navire, mais il ne fait aucun doute que seul Israël est la cible de cette histoire. Ceci est confirmé par la demande immédiate, du Yémen, du haut commandement de la rébellion Houthi : « Avec l’aide de Dieu Tout-Puissant, les forces navales de l’armée ont mené une opération militaire en mer Rouge, qui a abouti à la saisie d’un navire israélien et à son transfert vers un port yéménite. »
L’Iran et l’axe chiite
Il y a quelques semaines, un barrage de missiles balistiques a été lancé par la rébellion Houthi depuis le Yémen vers la ville d’Eilat, dans le sud d’Israël, et a été intercepté par un destroyer américain. Ces tirs, qui peuvent parcourir près de 2 000 kilomètres, sont considérés par les experts comme une prouesse technologique et sont probablement de fabrication iranienne.
La rébellion Houthi, groupe armé chiite devenu professionnel dans le conflit au Yémen, est une organisation qui n’a cessé de croître militairement depuis 2015 et sa rébellion contre les forces fidèles au Yémen. Cette guerre en cours a vu les Houthis réussir à conquérir la capitale, Sanaa, en 2014. Et le port stratégique de Hodeida, situé tout près du site de la piraterie, se trouve dans le détroit de Bab El Mandeb. Tout cela se fait, c’est officiel, grâce au soutien financier et militaire de l’Iran..
Un poids accru de leurs revendications au Yémen
C’est pourquoi tous les observateurs parlent aujourd’hui des Houthis comme d’un remplaçant à l’Iran. À l’image du Hezbollah, du Hamas ou des milices pro-iraniennes plus confidentielles mais très actives en Irak et en Syrie, où ils ont attaqué plusieurs bases américaines, les Houthis sont aujourd’hui presque structurés comme une armée de métier. Fin octobre, le défilé des forces armées houthies dans les rues de Sanaa l’a démontré. Du matériel de pointe, des véhicules blindés, des drones, des missiles longue portée « Toofan », fabriqués en Iran et surtout 30 000 hommes.
Selon les analystes stratégiques, les Houthis cherchent principalement à renforcer leur position dans les pourparlers de paix avec l’Arabie saoudite, qui soutient le gouvernement officiellement reconnu du Yémen. Mais Les opérations en cours visent aussi à montrer leur poids et à faire comprendre aux Israéliens et aux Occidentaux que l’Iran et ses alliés ont les moyens d’atteindre le sud d’Israël tout en contrôlant la mer Rouge.
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