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Nouvelles locales

« Le pape peut apporter un peu de paix » à Marseille

Marseille (Bouches-du-Rhône)

De nos envoyés spéciaux

Ce dimanche matin sur le Vieux-Port, Christophe, Fathi, Alexandre et Yohann, la cinquantaine, salariés de la métropole, se sont retrouvés autour d’un café avant d’aller travailler. « La visite du Pape ? Cela risque plus de congestionner la ville qu’autre chose. »», précise Christophe en évoquant le prochain déplacement de François, attendu vendredi 22 et samedi 23 septembre dans la Cité Phocéenne. Lui-même ne se sent pas très concerné.

« C’est surtout un événement pour les catholiques, il admet. Dans une ville cosmopolite comme la nôtre, il y a surtout un tiers des habitants qui se demandent comment on va pouvoir se déplacer, comment on va aller travailler”juge-t-il, présageant l’encombrement avec, la veille, le match de l’équipe de France de rugby.

Face à lui, Fathi tergiverse : « Espérons tous que ça calmera un peu tout le monde parce que là… ». Son visage en dit long sur les tensions sociales qui agitent la ville. « Pour l’image de Marseille, c’est vrai que c’est plutôt positifcontinue Christophe. Pour une fois, nous allons parler d’autre chose que de délinquance. » Il reconnaît que « c’est quand même un événement » : « C’est la star, le Pape. »

D’autres s’attendent à une effervescence pour la ville, qui attirera du monde et remplira les magasins et les cafés. Samia, 40 ans, qui travaille le dimanche matin dans le café de son père, ne craint pas d’éventuels débordements compte tenu des importantes mesures de sécurité déployées : « Le pape est très respecté. Cela n’implique rien de conflictuel et n’est pas associé aux problèmes du pays. »

En effet, la sécurité est l’un des points de vigilance particulièrement scrutés par les autorités, d’autant qu’Emmanuel Macron a confirmé sa présence, vendredi 15 septembre, à la messe qui doit être célébrée au Vélodrome. Faisant fi des polémiques alimentées au nom du respect des principes de laïcité, il a ainsi affirmé qu’il irait comme  » président «  d’un pays laïc, et non comme un « catholique ». La semaine dernière, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé le déploiement de 5 000 policiers et gendarmes ainsi que 1 000 agents de sécurité.

Au niveau local, la préfecture de police des Bouches-du-Rhône surveille particulièrement le risque d’attentat terroriste, même si« pas de menace particulière » n’a pas encore été signalée par les services de renseignement. « Le Pape est un chef d’État, mais aussi une autorité religieuse, c’est pourquoi il suscite une plus grande attention et une plus grande charge symbolique »souligné à nouveau à la mi-septembre pour La Croix Frédérique Camilleri, préfet de police des Bouches-du-Rhône. A ce titre, l’accès au Prado lors du passage de la papamobile sera soumis à des fouilles ; plusieurs filtres de sécurité seront également mis en place autour du Vélodrome pour les près de 60 000 fidèles attendus à la messe papale.

Pourtant, alors que Marseille est régulièrement endeuillée par des décès liés aux règlements de compte, beaucoup associent l’arrivée du pape – le premier à visiter la ville depuis Clément VII, en 1533 – à un signal heureux pour la ville. « Par ces temps, avec de mauvaises nouvelles partout, c’est plutôt une bonne chose »», se réjouit par exemple Eva, de retour du marché du cours Julien. Protestante, elle confie que, d’habitude, les papes ne sont pas très amicaux avec elle. « Mais celui-là, je vois qu’il est proche des gens et qu’il transmet l’Évangile. C’est un homme bon et je pense qu’il peut apporter un peu de paix ici. »

A Marseille pourtant, le constat est sans appel : cinq jours avant l’arrivée du successeur de saint Pierre, les habitants semblent plus préoccupés par la Coupe du monde de rugby, et le véritable enthousiasme se concentre finalement chez les catholiques. « J’attends avec impatience son arrivée, je pourrai le voir ! »se réjouit Magali, retraitée, près du Vieux-Port. « Je n’ai jamais eu l’occasion d’aller à Rome, c’est donc une opportunité unique. » Habitant près de l’avenue du Prado, elle a toujours fréquenté la paroisse Saint-Adrien, où toute sa famille recevait les sacrements de la vie chrétienne.

Samedi, elle a décidé de quitter la maison plus tôt, une heure avant le passage de la papamobile, « pour pouvoir être au niveau des gestes barrières ». « Ici, il rencontrera des gens de toutes originescontinue-t-elle. Marseille est un port, un lieu de rencontre de toutes les cultures de la Méditerranée. Nous en parlons tout le temps, en famille et en paroisse. »

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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