Le favori Éric Coquerel (LFI) peut-il être dépassé par le RN ?

Alexandre Chauveau, édité par Solène Leroux
modifié en
8 h 10, le 30 juin 2022
L’Assemblée élit ce jeudi la présidence de la commission des finances. Après la nomination mercredi de deux députés RN à la vice-présidence du bureau de l’Assemblée, un tel scénario peut-il se reproduire pour la présidence de la commission des finances ? Trois candidats concourent.
L’Assemblée nationale continue de se mettre en ordre de marche avec l’élection à la présidence de la très convoitée commission des finances. La gauche craint un nouveau coup de Trafalgar : le Nupes n’est pas fâché après la nomination mercredi de deux députés du Rassemblement national comme vice-présidents du bureau de l’Assemblée. Une première dans l’histoire. Elle y voit le fruit d’un accord entre la majorité, les élus LR et le Rassemblement national. Une telle manœuvre peut-elle être répétée pour la présidence de la commission des finances ?
Trois candidats concourent ce jeudi pour la commission des finances : Éric Coquerel pour La France insoumise, Véronique Louwagie pour LR et Jean-Philippe Tanguy pour le Rassemblement national. Le favori est Éric Coquerel, mais le vote à bulletin secret peut réserver quelques surprises. Pour bien comprendre, vous devez avoir ces chiffres à l’esprit. La commission, qui élit son propre président, est notamment composée de 18 membres du Nupes, onze du Rassemblement national et huit des Républicains. Ainsi, si chaque député vote pour son candidat, Éric Coquerel devrait être élu.
LR assume de ne voter que pour son candidat
Une hypothèse que la majorité redoute, car le député insoumis aurait accès à la quasi-totalité des dossiers fiscaux, des particuliers comme des entreprises. De leur côté, les Républicains voteront pour leur propre candidat et assumeront qu’ils ne veulent donner aucune voix au RN et aux Nupes. Au grand désarroi du parti de Marine Le Pen, qui espérait un geste de la droite en sa faveur, au nom de la tradition qui veut que la présidence de cette commission revienne au principal parti d’opposition.
Ainsi, la seule option pour bloquer Éric Coquerel serait pour une partie de la majorité de se mobiliser en faveur du Rassemblement national. Ce serait alors une double révolution. D’abord parce que, traditionnellement, la majorité s’abstient. Ensuite, parce qu’il offrirait au RN un poste clé, ce qui ne manquerait pas de provoquer la colère des Nupes.
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