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Divertissement

le corps des femmes et une jeunesse algérienne en quête de liberté

Les sorties cinéma de la semaine avec Thierry Fiorile et Matteu Maestracci. « Houria » de Mounia Meddour, « Toute la beauté et le sang versé » de Laura Poitras et « Crazy Bear » d’Elizabeth Banks.

César du meilleur premier film et César du meilleur espoir pour Lyna Khoudri, que l’on retrouve dans Houria, la réalisatrice Mounia Meddour poursuit son auscultation de la société algérienne, après les années de guerre civile. A Alger aujourd’hui, Houria, Lyna Khoudri est une danseuse classique de talent, qui participe la nuit à des paris clandestins. Un soir où elle gagne gros, un homme l’agresse violemment.

Traumatisée, le corps meurtri, elle perd l’usage de la parole, et se reconstruit avec des femmes handicapées, pour la plupart muettes comme elle. C’est à travers l’expérience féminine collective, la danse contemporaine, la langue des signes, que Houria se retrouve. Belle métaphore de la jeunesse algérienne, dont la révolte, le Hirak ( manifestations hebdomadaires qui ont eu lieu entre 2019 et 2021)n’a pas eu raison d’un système patriarcal, traditionnel, verrouillé, violent et corrompu.

Ne pouvant montrer ses films en Algérie, Mounia Meddour documente la dérive de l’Algérie à travers la fiction, et sa complicité avec Lyna Khoudri, qu’elle avait révélée avec Papicha, et qui a depuis fait une formidable carrière, illumine ce film.

Toute la beauté et l’effusion de sang par Laura Poitras

La documentariste américaine marque les esprits depuis plusieurs années avec ses films engagés, comme Citoyenfour sur Edward Snowden. Ici, elle s’empare d’un autre sujet de société, la crise des opiacés aux États-Unis, ou comment ces 20 dernières années, ces dérivés de l’opium, normalement prescrits au goutte à goutte comme analgésiques, se sont banalisés, provoquant des centaines de milliers d’addictions et une grave scandale sanitaire, avec la complicité des autorités sanitaires américaines, accordant des autorisations à des industriels pharmaceutiques, et notamment la célèbre famille Sackler.

Laura Poitras choisit de raconter ce scandale, suite au combat de la photographe Nan Goldin, elle-même ancienne toxicomane, dont la vie punk, l’art contestataire, et l’idée d’une Amérique bohème, en marge, elle racontera aussi, hors normes, surtout au plus fort des années sida.

Et surtout, ne vous fiez pas aux idées reçues que l’on peut avoir sur une telle œuvre, elle n’est ni complexe ni intellectuelle, Toute la beauté et l’effusion de sang est un magnifique documentaire, souvent édifiant, parfois émouvant, qui met en lumière une artiste importante, Nan Goldin, peut-être encore sous-estimée aujourd’hui, et qui raconte son histoire intime, ses proches victimes du sida tombés par dizaines dans les années 80, ou l’histoire de sa sœur Barbara, qui s’est suicidée parce qu’elle était lesbienne, dans une société qui ne l’acceptait pas encore.

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