Emmanuel Macron a reçu mardi le chef de l’opposition britannique Keir Starmer, qui tente de tisser des liens sur la scène internationale en vue des prochaines élections législatives où son parti travailliste est favorisé. Cet entretien bilatéral d’environ 45 minutes devant les caméras avec le président français, qui a pourtant noué de bonnes relations avec le Premier ministre conservateur Rishi Sunak, est qualifié par la presse britannique de bon « coup » pour Keir Starmer.
Garantir la sécurité économique et énergétique en Europe
A la veille de la visite d’Etat de Charles III en France, Emmanuel Macron et Keir Starmer « ont discuté de l’importance de renforcer la coopération entre la France et le Royaume-Uni pour que ce partenariat continue d’assurer la prospérité et la sécurité des Français et des Britanniques », rapporte l’Élysée. . « Ils ont discuté de la nécessité de garantir la sécurité économique et énergétique en Europe et ont réaffirmé leur volonté d’apporter un soutien continu à l’Ukraine et à son peuple », a ajouté la présidence française.
L’entourage d’Emmanuel Macron a expliqué que cette rencontre s’inscrivait dans le cadre d’un dialogue « régulier » avec les acteurs politiques européens. Keir Starmer a remis à son hôte un maillot de l’équipe de football d’Arsenal et a reçu des boutons de manchette des mains du président de la République. L’opposant travailliste de 61 ans, que les sondages placent largement devant les conservateurs au pouvoir depuis 13 ans, s’est rendu ces derniers jours aux Pays-Bas et au Canada dans le cadre d’une tournée visant à consolider sa stature internationale avant les élections législatives prévues début 2025. .
« Une relation commerciale plus étroite »
Il en profite pour poser les bases de ce que sera sa politique européenne en cas de victoire. Il a notamment promis, dans une interview publiée dimanche par le Financial Times, de négocier un « bien meilleur accord » de libre-échange entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. L’accord de commerce et de coopération régissant les relations post-Brexit, notamment économiques, entre Bruxelles et Londres est entré en vigueur en 2021, avec une clause de révision en 2025. Son application ne s’est pas faite sans heurts, et la sortie de l’UE pèse et continuera de peser. sur l’économie britannique, selon les évaluations des économistes.
Sans ouvrir la porte à un retour à l’UE, Keir Starmer estime possible « une relation commerciale plus étroite » avec le bloc européen, dont le Royaume-Uni s’est retiré suite au référendum de 2016. Aux Pays-Bas, il a également mis l’accent sur son programme contre l’immigration clandestine, thème favori de Rishi Sunak, et sur lequel le parti travailliste est souvent considéré comme plus faible. Depuis qu’il a pris la tête du parti en 2020, le patron travailliste n’a cessé de le recentrer et de tourner la page de l’ère Jeremy Corbyn, son prédécesseur très à gauche, accusé d’avoir laissé se développer l’antisémitisme au sein du parti.
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