Le Burundi accuse 24 personnes de « pratiques homosexuelles » dans le cadre de la répression anti-gay

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Les procureurs du Burundi ont inculpé 24 personnes pour avoir commis des actes homosexuels et incité à l’homosexualité chez d’autres, dans le cadre d’une répression des droits LGBTQ+ critiquée par les Nations Unies.
La police a arrêté 17 hommes et sept femmes alors qu’ils participaient à un séminaire organisé par une organisation caritative sur le VIH/sida dans la capitale, Gitega, fin février, a déclaré un militant burundais à l’agence de presse française AFP cette semaine.
Après dix jours d’interrogatoire, tous les 24 ont été inculpés de « pratiques homosexuelles et incitation aux pratiques homosexuelles », a déclaré mercredi Armel Niyongere, qui dirige l’association de défense des droits humains ACAT Burundi.
Une source judiciaire anonyme a confirmé les accusations, qui sont passibles d’une peine d’emprisonnement en vertu de la loi burundaise de 2009 qui fait des actes homosexuels consensuels une infraction pénale.
Selon une source de l’AFP, des voisins ont appelé la police lorsqu’ils ont aperçu des adolescents entrant dans le bureau de l’association à but non lucratif qui accueillait le séminaire, MUCO Burundi.
Les fouilles ont révélé « des préservatifs et des documents sur les droits des homosexuels sur les lieux », a indiqué la source.
« Agitation croissante » contre les droits des homosexuels
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, s’est dit préoccupé par cette affaire, qui, selon lui, faisait partie d’une « agitation croissante contre les droits des personnes LGBTIQ+ dans de nombreux pays, plus récemment en Afrique de l’Est ».
Dans sa dernière mise à jour au Conseil des droits de l’homme cette semaine, Türk a également cité un projet de loi « anti-homosexualité » en Ouganda, une version révisée de la législation annulée en 2014 qui visait à punir les relations homosexuelles de la réclusion à perpétuité.
La dernière version du projet de loi, qui devrait être soumise prochainement au parlement, vise la « promotion de l’homosexualité » ainsi que les identités de genre non binaires.
« Il est impensable que nous soyons confrontés à un tel fanatisme, à des préjugés et à une telle discrimination au 21e siècle, freinant le développement de tous les membres de la société », a déclaré Türk en référence aux développements en Ouganda et au Burundi.
La semaine dernière, le président du Burundi, Evariste Ndayishimiye, a appelé ses concitoyens « à maudire ceux qui se livrent à l’homosexualité car Dieu ne peut pas le supporter ».
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