le bilan contrasté de Saïd Naciri

Sept ans après la création de la Ligue nationale de football professionnel (LNFP) (2015), il est temps de faire le bilan de l’ère Saïd Naciri. L’analyse de ses actions fait ressortir un bilan contrasté. D’un point de vue institutionnel, Naciri a eu le mérite de monter la LNFP, analyse pour le « Matin » un président d’un club professionnel : « La création n’a pas été facile. Il n’y avait rien. Le groupe national de football s’est occupé de la gestion des Botola D1 et D2. Il a été dissous. Naciri a eu le mérite de prendre en main une structure et d’essayer d’en faire le maximum, quel que soit le jugement qu’on peut avoir sur son action, mais il y a quand même des choses intéressantes qui ont été faites », nous a-t-il indiqué. Nous allons probablement souvenons-nous de la création de la Ligue dès les sept années de présidence de Saïd Naciri.
En revanche, les échecs de Naciri concernent principalement son incapacité à assurer l’indépendance financière du LNFP. La Ligue est normalement investie de la gestion du droit d’exploitation commerciale de ses événements. Mais jusqu’à présent, c’est la FRMF qui se charge de la mission de commercialisation des droits TV des compétitions de la Ligue. L’autre échec concerne la programmation. Plusieurs sources ont assuré au « Matin » que Naciri favorisait son équipe, le WAC. Un constat qu’il faut néanmoins nuancer, puisqu’il n’existe aucune preuve tangible concernant cette accusation.
Pas de site Web
Malgré ses sept années de présidence, Naciri n’a pas fourni de site Internet à la Ligue. La Ligue passe toujours par le site officiel de la FRMF pour diffuser ses communiqués de presse. L’absence d’un site indépendant signifie moins de visibilité. Le départ de Naciri à un an de la fin de son mandat ouvre une nouvelle ère pour la Ligue professionnelle. Abdeslam Belkchour, qui lui a succédé, a du pain sur la planche. Il devra réussir à donner une autonomie financière à la Ligue et mettre fin aux critiques sur la programmation. Encore faut-il que la FRMF ait envie de lâcher prise.
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L’article 36 des statuts du LNFP empêche toute indépendance
La FRMF est propriétaire exclusive, sans restriction de contenu, de temps, de lieu et de droit, de tous les droits pouvant découler des compétitions et autres manifestations relevant de son domaine de compétence. Ces droits comprennent notamment les droits patrimoniaux de toute nature, les droits d’enregistrement, de reproduction et de diffusion audiovisuels, les droits multimédias, les droits de commercialisation et de promotion ainsi que les droits de propriété intellectuelle, tels que les droits sur les signes distinctifs et les droits d’auteur. La FRMF détermine le type d’exploitation et l’étendue de l’usage de ces droits et édicte des dispositions particulières à cet effet. La FRMF est libre de décider si elle entend exploiter ces droits seule ou avec des tiers, ou en déléguer l’exploitation au LNFP.
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