L’Azerbaïdjan annonce avoir lancé des « opérations antiterroristes »

L’Azerbaïdjan a annoncé mardi 19 septembre avoir lancé « opérations antiterroristes » visant les forces arméniennes au Haut-Karabakh, une région disputée par les Arméniens et les Azerbaïdjanais. Des détonations ont été entendues par un journaliste de l’AFP dans la capitale Stepanakert.
Cette annonce intervient trois ans après le début de la précédente guerre du Karabakh en septembre 2020, conflit remporté à l’époque au bout de six semaines par les forces azerbaïdjanaises.
La Russie informée de l’opération
« Les opérations antiterroristes ont commencé dans la région. Dans le cadre de ces mesures, les positions des forces armées arméniennes (…) sont rendues inoffensives grâce à des armes de haute précision en première ligne et en profondeur. »» a déclaré le ministère azerbaïdjanais de la Défense dans un communiqué.
« L’Azerbaïdjan a ouvert le feu sur diverses positions militaires au Karabakh », a déclaré le député arménien Tigran Abrahamian sur Facebook. L’Azerbaïdjan a déclaré avoir informé la Russie et la Turquie de son opération au Karabakh.
Bakou a justifié son opération militaire par la mort de quatre policiers et de deux civils dans l’explosion de mines sur un chantier routier du Haut-Karabakh, accusant les séparatistes arméniens de cette région contestée d’avoir commis ces actes de violences. « terrorisme ».
Le couloir de Latchine bloqué
Le Haut-Karabakh, théâtre de deux guerres entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, au début des années 1990 puis à l’automne 2020, est l’une des régions les plus minées de l’ex-URSS. Les explosions y font régulièrement des victimes. Cette région montagneuse à majorité arménienne située en Azerbaïdjan a proclamé son indépendance de Bakou dès la désintégration de l’URSS, avec le soutien d’Erevan, débouchant sur un conflit armé remporté par les séparatistes.
Mais 30 ans plus tard, à l’automne 2020, les forces armées azerbaïdjanaises ont pris leur revanche et reconquis d’importants territoires dans et autour de la région. Cette guerre a pris fin après la médiation de Vladimir Poutine et le déploiement d’une mission russe de maintien de la paix. Mais la trêve a toujours été fragile et ponctuée d’incidents armés.
Ces nouveaux incidents surviennent alors qu’Erevan accuse Bakou, qui nie, d’avoir provoqué une crise humanitaire au Haut-Karabakh en bloquant depuis fin 2022 le couloir de Lachin, seule route entre l’Arménie et l’enclave montagneuse. L’Arménie critique également la Russie pour son inaction. Bakou, avec le soutien de la Turquie et sa manne pétrolière, a bâti une armée bien plus puissante que celle de son voisin arménien.
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