L’avenir de la Coupe du monde de ski alpin s’inquiète à Lake Louise

Ces jours-ci, l’élite mondiale du ski alpin se réunit à Lake Louise pour participer à une épreuve de la Coupe du monde. Cependant, cela pourrait être le dernier à avoir lieu.
En octobre dernier, on apprenait que Mont-Tremblant accueillerait une étape de la Coupe du monde féminine en 2023. Ce qui fait craindre le pire pour la petite communauté albertaine, c’est qu’elle doit se tenir durant la fin de semaine normalement réservée à l’épreuve féminine de Lake Louise.
Depuis plusieurs années, les revenus de la billetterie sont inférieurs aux attentes. Les athlètes, leurs équipes et les spectateurs sont de plus en plus à l’étroit à l’hôtel Château Lake Louise. Le site est également situé au cœur du parc national de Banff, ce qui limite les possibilités de développement de l’événement.
Les écueils financiers sont donc nombreux pour Canada Alpin, qui chapeaute l’événement. C’est l’un des endroits les plus chers au monde pour organiser une Coupe du monde.
dit Thérèse Brisson, sa directrice générale.
Si le sort semble scellé pour l’épreuve féminine, l’arrivée des hommes l’an prochain pourrait également être en danger. Alpine Canada a déjà sondé l’intérêt de plusieurs stations de ski des Rocheuses pour trouver un emplacement qui répondrait mieux à ses besoins techniques et financiers. Cependant, l’organisation affirme qu’elle continuera de travailler avec la communauté de Lake Louise pour trouver une solution.
Thérèse Brisson rappelle que la viabilité économique de l’événement est nécessaire pour assurer la survie du sport. Nous voulons générer des revenus pouvant être réinvestis dans le développement du sport
elle dit.
Canada Alpin se veut rassurant : les événements de haut niveau sont là pour rester, dans l’Ouest canadien.
» Nous aurons une épreuve de vitesse masculine dans l’Ouest canadien l’an prochain. »
Pour Cynthia McGee, propriétaire de trois commerces dans la région, l’événement de ski alpin marque le début de la saison touristique hivernale.
Cela représente le commerce dans les mois où il est calme, en novembre et début décembre. Je pense donc que c’est bon pour tous les hôteliers et les petites entreprises comme la mienne
fait-elle remarquer.
Selon celui qui gère notamment la pittoresque maison de thé du lac Agnès, nichée au bord du lac Louise, ce sont les hôteliers qui seraient les plus touchés par un départ de la Coupe du monde. Ce sera pire pour des gens comme Fairmont et tous les autres hôtels où tout le monde reste et mange
elle dit.
Une épreuve mythique
Depuis plusieurs années, Lake Louise est la première étape du circuit de la Coupe du monde pour les épreuves de descente et de super-G.
Comme l’explique Thérèse Brisson, la directrice générale de Canada Alpin, cette position symbolique au calendrier s’explique par l’enneigement précoce des pentes du mont Whitehorn. En Amérique du Nord, c’est l’un des seuls endroits au monde où l’on peut organiser des événements fin novembre ou début décembre
elle explique.
Pour Cynthia McGee, son attachement sentimental au test va plus loin que de simples considérations économiques. En fait, c’est devenu une affaire de famille. Un de ses gendres a fait partie de l’équipe nationale canadienne et son mari a été chef de mission de l’équipe féminine pendant plusieurs années.
Toute sa famille se retrouve chaque année au village pour assister à l’arrivée d’athlètes internationaux dans sa petite communauté.
Il n’y a pas de meilleur endroit que Lake Louise pour faire un raid dans le monde […] Nous allons tous être très tristes de perdre la course ici, ça fait 42 ans
elle résume.
La Fédération internationale de ski devrait confirmer si Lake Louise figure au calendrier de la Coupe du monde 2023 d’ici la mi-février.
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