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Divertissement

L’ancienne ville d’Antioche, ville martyre du sud de la Turquie après le tremblement de terre


Quatorze siècles d’histoire ont été renversés par le tremblement de terre qui a tué plus de 35 000 personnes en Turquie et en Syrie le 6 février.

La flèche du dôme de Habib-i Neccar, la plus ancienne mosquée de Turquie, repose horizontalement sur les décombres qui recouvrent la salle de prière. A Antakya, l’Antioche de l’Antiquité grecque, devenue ville martyre de l’héritage turc, quatorze siècles d’histoire ont été dispersés par le tremblement de terre qui a fait plus de 35 000 morts en Turquie et en Syrie.

Reliques du prophète perdu

Habib-i Neccar, « considérée comme la première mosquée construite à l’intérieur des frontières de la Turquie d’aujourd’hui« , selon le gouvernement turc, avait été érigé en 638. Seuls les murs extérieurs ont tenu. Les belles peintures et calligraphies jaunes, rouges et bleues sont maintenant exposées aux quatre vents, quand elles ne sont pas aussi enterrées. »Un morceau de la barbe du Prophète Muhammad a été conservé dans une boîte« présentée dans la mosquée mais n’y est plus, s’inquiète Havva Pamukcu, une quinquagénaire couverte d’un voile qui dit l’avoir »coeur brisé« .

Quelques centaines de mètres plus loin, l’église orthodoxe grecque érigée au XIVe siècle – et reconstruite en 1870 après un tremblement de terre, déjà – a encore plus souffert : la croix blanche qui trônait sur le toit pointu de l’édifice émerge désormais d’un chaos de pierres et planches. « Tous les murs sont tombés. Nous sommes désespérés», déplore Sertac Paul Bozkurt, membre du conseil administrant ce lieu de culte, qu’il espère reconstruire.

Refaçonné par plusieurs tremblements de terre

Dans la vieille ville d’Antakya, de nombreuses rues ne sont même plus accessibles, obstruées par les décombres d’immeubles atomisés. Des charpentes dépouillées et désuètes reposent sur l’un des rares axes ouverts, parsemé de grandes tuiles ocre portant le nom de leur fabricant : « Marseille, St André ». Héritage du passé français éphémère du lieu. Dans son passé millénaire, Antakya, l’ancienne Antioche fondée en 300 avant J.-C. par un ancien général d’Alexandre le Grand, est passée successivement par les mandats grec, romain, byzantin, perse, arabe, ottoman et même un court mandat français. , entre la fin de la Première Guerre mondiale et 1939, date à laquelle la ville est rendue à la Turquie.

Antioche a subi de nombreux tremblements de terre qui n’ont cessé de la détruire et de la remodeler, pratiquement un par siècle. En 147 et 37 avant J.-C., mais aussi en 115, 458, etc. En 526, 250 000 personnes avaient péri ; en 1054, dix mille… pour ne citer que les plus meurtriers. « Antioche est le berceau de nombreux événements historiques», raconte Hakan Mertkan, doctorant de l’université allemande de Bayreuth et auteur d’une monographie sur cette ville. Mais c’est aussi « un berceau de tremblements de terre (dont) les sols sont remplis d’histoire», s’attriste-t-il.

La Turquie, comme la Syrie, au carrefour de trois plaques tectoniques – ce qui explique le nombre de tremblements de terre qu’elles subissent – sont aussi « au carrefour d’une grande partie de l’histoire ancienne commune de l’humanité« , note Aparna Tandon, chargée de programme au Centre international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels.

Attention aux fissures

Une demi-douzaine de sites classés au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco se situent dans la zone touchée par cette nouvelle catastrophe. Comme Alep en Syrie, un « carrefour des civilisations » Déjà « 60% détruit en 1822 par un tremblement de terre», rappelle Youmna Tabet, du Centre du patrimoine mondial. Cette fois, sa citadelle a connu «dégâts importants», estime l’agence onusienne. A l’inverse, sur les sites turcs classés, «il parait qu’il n’y a pas beaucoup de dégâts», remarque Maria Liouliou, qui travaille avec Youmna Tabet. La forteresse de Diyarbakir, en Turquie, semble ainsi avoir modérément souffert, dit-elle.

Mais il faudra impérativement que des experts évaluent la gravité des dégâts, souligne Samir Abdulac, un cadre du Conseil international des monuments et des sites, une organisation non gouvernementale internationale qui œuvre pour la conservation de ces lieux dans le monde. Et il faudra aussi s’intéresser à des sites non classés par l’Unesco au patrimoine mondial comme celui d’Antakya, prévient-il.

Samir Abdulac met en garde contre ce qui semble être « fissures simples« sans conséquences pour »l’oeil du profane« mais qui peut »affaiblir un monument« au point qu’il »s’effondre de lui-même quelques semaines plus tard« . Néanmoins, « la priorité est de sauver des vies», insistent les spécialistes du patrimoine interrogés par l’AFP, ce qui oblige à y prêter moins d’attention dans un premier temps pour ne pas être soupçonné de privilégier les vieilles pierres au détriment du vivant. AFP avec un chef de quartier de la vieille ville d’Antakya qui, interrogé sur l’histoire locale, a soudainement perdu son calme.Je viens de perdre deux frères et un neveu. J’évacue ma femme et ma fille aujourd’hui. Je n’ai plus d’argent, rien de plus« , il s’énerve. « Franchement, j’ai d’autres priorités que le patrimoine. »

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