Lactalis réclame un milliard d’euros au laboratoire d’analyses Eurofins

Dans le cas du lait contaminé, l’usine Celia de Craon (Mayenne), filiale de Lactalis, a été fermée pendant neuf mois. Stéphane Mahé / REUTERS
Le géant laitier accuse le laboratoire d’avoir échoué dans ses tests.
Six ans plus tard, le scandale du lait infantile contaminé aux salmonelles à l’usine Lactalis Craon connaît un nouvel épisode. Comme il l’avait laissé entendre en 2018, le géant laitier se retourne contre Eurofins Scientific, le laboratoire externe chargé des analyses bactériologiques de son centre de Mayenne, préoccupé par la contamination qui a provoqué la contamination de 36 enfants en 2017.
Selon le site l’Informé, le leader mondial des fromages et produits laitiers (28,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires) a assigné Eurofins devant le tribunal de commerce de Paris en mars dernier pour des échecs aux tests réalisés à l’époque. Une information que Lactalis ne commente pas, mais qui est confirmée par un jugement du 24 octobre rendu par le tribunal de commerce de Paris et qui Le Figaro a été obtenu. Ce document, dans lequel le tribunal accepte d’attendre les résultats d’une expertise judiciaire avant de juger l’affaire au fond, rappelle les doléances du géant laitier. Lactalis estime que les 16 000 tests réalisés par son prestataire en 2017 se sont révélés doublement infructueux.
« Faux positifs »
Premièrement, ils n’ont pas révélé la présence de salmonelles dans l’environnement de la tour de séchage numéro 1 de Craon entre août et novembre 2017 (« faux négatifs »). Luego, no permitieron que se gestionara adecuadamente la cuestión sanitaria tras el inicio de la crisis en diciembre, y las pruebas de “falsos positivos” contribuyeron a amplificar las retiradas de lotes de latas de leche, en un momento en el que la bacteria no estaba a priori. plus présent dans l’usine, selon Lactalis. Une possible erreur qui l’aurait amené à multiplier les retraits, parfois sous la pression de l’Etat, pour finalement décider, à deux jours de Noël, de retirer la quasi-totalité de sa production de 2017 : la bagatelle de 1.352 lots de bidons de lait.
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C’est pour cette raison que Lactalis réclame une indemnisation d’un milliard d’euros au laboratoire nantais, selon le jugement. Une somme qui couvre le nombre de lots retirés et détruits, ainsi que l’indemnisation du manque à gagner pour les marques clientes du groupe à travers le monde. Cette facture estimée couvre aussi et surtout l’impact du scandale sur le chiffre d’affaires de son activité naissante. Fermée jusqu’en octobre 2018, l’usine de Craon a été fermée pendant neuf mois au total. Et même si l’activité laiterie infantile représentait moins de 5 % du chiffre d’affaires de Lactalis, elle n’a pas encore retrouvé son niveau d’activité de l’époque.
Tromperie aggravée et préjudice involontaire
Ce nouvel aspect juridique relance la bataille pour les responsabilités dans l’un des plus grands scandales sanitaires de ces dix dernières années. Le 16 février, Lactalis a été inculpé dans cette affaire pour tromperie aggravée et blessure involontaire. Dans le commerce, le commerçant est effectivement responsable de la sécurité de ses produits. Dans un communiqué publié mardi, Eurofins, qui avait déjà défendu la fiabilité de ses tests en 2018, dénonce une tentative de détournement de la part du groupe laitier, qui aurait commis une surveillance sanitaire, selon le laboratoire, alors que des tests positifs étaient signalés. . à la mi-2017. « En ignorant les résultats des analyses (du laboratoire Eurofins à Nantes, ndlr) Ayant notamment révélé à plusieurs reprises depuis 2009 puis encore en août 2017 la présence dans l’usine de Craon du pathogène ayant contaminé les bébés, Lactalis ne semble pas avoir appliqué de manière adéquate les procédures de contrôle et de retrait prévues dans de tels cas (…). Pour le laboratoire de Nantes, « En proposant un montant aberrant d’une telle importance, Lactalis cherche à crédibiliser ses demandes ».
Si une sanction de ce type était imposée, l’impact serait énorme pour Eurofins, qui devrait terminer l’année 2023 avec un chiffre d’affaires d’environ 6,6 milliards d’euros et un excédent brut d’exploitation compris entre 1,35 milliard et 1,4 milliard. La décision sur le fond n’est pas attendue avant 2025.
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