La vie de ces trois lutteurs vient de changer

Il y a ces moments qui changent une vie, trois lutteurs canadiens l’ont compris ce dimanche soir en remportant la deuxième édition de Lutte Académie
La compétition pancanadienne organisée par Jacques Rougeau a couronné Shaun Moore de la Saskatchewan, Kat Von Heez de l’Alberta et Clutch Jesse V de l’Ontario.
Ils ont chacun remporté une bourse de 10 000 $ en plus d’un séjour de trois mois à l’académie de lutte Nightmare Factory en Géorgie, copropriété du lutteur All Elite Wrestling QT Marshall qui a été juge à la Lutte Académie.
« Cela confirme que je suis là pour aider les lutteurs, développer la jeunesse et passer le flambeau. Il y aura une troisième édition de Lutte Académie», a confirmé Rougeau.
Clutch Jesse V, Shaun Moore et Kat Von Heez ont chacun gagné 10 000 $ et un stage dans une académie de lutte dirigée par QT Marshall (à droite). Ils sont accompagnés de l’instigateur de Lutte Académie, Jacques Rougeau qui est avec sa compagne Nathalie.
Photo Agence QMI, Martin Alarie
La vie a changé
Ancien lutteur olympique qui a même fait partie de l’équipe canadienne et s’est qualifié pour les Jeux panaméricains, Shaun Moore voit un rêve devenir réalité.
« C’est énorme. Je suis né à Londres et ensuite nous avons déménagé à Regina. C’est une opportunité qui signifie tout pour moi car je veux être lutteur depuis l’âge de six mois.
« Il n’y avait pas de lutte olympique en Angleterre quand j’étais jeune, donc dès mon arrivée ici, à l’âge de 13 ans, je me suis inscrit. »
Moore, qui n’est pas très grand, mais il a ça en lui, lutte depuis neuf ans et il a reçu un très gros compliment de QT Marshall qui lui a dit qu’il était le patron dès qu’il est apparu sur le ring dans un match qui impliquait quatre lutteurs.
« C’est très flatteur car je travaille beaucoup sur cet aspect, je veux mener le jeu et c’est mon objectif. »
Shaun Moore était d’abord un lutteur olympique avant de se lancer dans le show catch.
Photo Agence QMI, Martin Alarie
Arrivée par un Comiccon
Kat Von Heez est basée à Edmonton où elle vit avec son mari Bobby Sharp, un autre lutteur qui a également concouru.
C’est lorsqu’elle a été découverte lors d’un Comiccon qu’elle s’est tournée vers la lutte.
«J’ai fait du power lift, j’ai participé à des compétitions d’hommes forts, mais c’est la lutte qui est restée en moi.
« J’aime ce sport parce que vous pouvez être une version amplifiée de vous-même et c’est super amusant parce que vous pouvez faire des choses que vous ne feriez pas normalement dans un cadre social. »
Cette victoire lui permet de prendre conscience qu’elle a sa place dans un monde majoritairement masculin ce qui n’est pas toujours évident.
« C’est une forme de validation de remporter cette compétition. Parfois on nous dit qu’on n’a rien à faire là-bas ou qu’on n’a pas le bon look, mais c’est concret et ça montre qu’on fait les bonnes choses. »
Kat Von Heez (à gauche) considère cette victoire comme une forme de validation de son travail au cours des douze dernières années.
Photo Agence QMI, Martin Alarie
Arrivé en retard
Basé à Toronto, mais originaire d’Ottawa, le massif Clutch Jesse V est d’une gentillesse inattendue quand on voit ce gros tas de muscles torturer ses adversaires sur le ring.
Agé de 35 ans, il a commencé le catch il y a seulement six ans et c’est un hasard de la vie qui l’a amené sur le ring.
«J’ai commencé à lutter après avoir proposé à ma femme sur un ring de lutte. J’ai finalement décidé d’essayer. J’ai toujours pensé que j’étais trop petit parce que j’ai grandi en regardant Hulk Hogan et le géant de fer.
Le grand gaillard a connu une croissance assez rapide et a même atteint la finale de Lutte Académie l’année dernière sans goûter à la victoire.
« J’ai progressé assez vite, surtout quand on sait qu’il y a eu du COVID à travers ça. »
Heures
Évidemment, être lutteur au Canada est avant tout une affaire de passionnés car malheureusement on ne peut pas vraiment en vivre.
Prenons l’exemple de Clutch Jesse V, il est père de deux petites filles et il travaille comme un diable.
« Je travaille 100 heures par semaine, je gère quatre restaurants et bars et les propriétaires savent que j’aime le catch donc ils sont accommodants. »
C’est la même chose pour Kat Von Heez qui exerce deux métiers en plus de chanter dans un groupe de musique.
Au moins, ils sont désormais un peu plus près de réaliser leur rêve de vivre de leur sport et de leur art.
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