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Nouvelles locales

La Turquie ne veut plus démanteler l’ex-porte-avions « Foch »

Dans quel port l’ancien porte-avions sera-t-il finalement démantelé ? Foch ? Début août, le vieux navire quitte le Brésil, remorqué par un seul remorqueur à travers l’Atlantique pour ce qui sera son dernier voyage. Destination Aliağa Shipyard sur la côte égéenne de la Turquie, près de la métropole d’Izmir. Mais, à la surprise générale, la Turquie a finalement refusé l’entrée du navire dans ses eaux, a annoncé vendredi 26 août le ministre turc de l’Environnement.

Le navire de guerre de 265 mètres de long, dépourvu de moteur et d’équipage, se trouve actuellement au large des îles Canaries. La situation rappelle les pérégrinations de son sister-ship le Clémenceauau milieu des années 2000.

Une victoire pour les écologistes

« Ce bâtiment militaire vieux de soixante ans est une véritable archive de toutes les matières toxiques désormais interdites en Europe », s’indigne Asli Odman, universitaire et bénévole auprès de l’Association pour la santé et la sécurité des travailleurs au travail. Construit par les Chantiers de l’Atlantique, en service dans la Marine nationale de 1963 à 2000, le Foch a été racheté cette année-là par le Brésil et rebaptisé São Paulo. Désaffecté en 2018, il a été vendu pour 1,6 million de dollars à la société turque SÖK Denizcilik, qui devait le démanteler à Aliağa.

« Je ne m’attendais pas à une première victoire aussi rapide », admet volontiers Asli Odman, surpris par la décision du ministère de l’Environnement. C’est ce qu’exigeait la branche locale de Greenpeace. Responsable de cette campagne, Gökhan Ersoy liste les composants dangereux pour l’environnement et la santé humaine du navire : « En plus de l’amiante, le mercure, le plomb, le cadmium, les BPC se retrouvent dans la peinture, les revêtements extérieurs, l’isolation, les systèmes électriques et l’éclairage. »

L’amiante, un bilan controversé

Selon un premier état des lieux dressé par la société norvégienne spécialisée Grieg Green, consultée par La Croixla São Paulo n’a qu’une dizaine de tonnes d’amiante à bord du bateau. Un bilan jugé douteux par l’association Henri-Pézerat, qui rappelle que le porte-avions Clémenceaujumeau de Fochcontenait entre 600 et 760 tonnes d’amiante (ancien nom de l’amiante).

Le ministère turc de l’Environnement affirme n’avoir donné son autorisation pour le démantèlement du navire en Turquie qu’à la condition qu’une deuxième inspection soit effectuée au Brésil. Cependant, ce deuxième contrôle n’a jamais eu lieu. C’est sur cet argument que s’appuie le ministère pour interdire à l’ancien porte-avions Foch l’entrée dans les eaux territoriales turques. Face à une polémique qui prenait de l’ampleur dans les médias d’opposition et aux premières manifestations soutenues par la mairie d’Izmir, le gouvernement turc a ainsi choisi de calmer la contestation, à moins d’un an de l’élection présidentielle. .

Mauvaise réputation du chantier naval d’Aliağa

Cette décision devrait réduire la pression sur les entreprises de démolition d’Aliağa. Le chantier naval a mauvaise réputation, même si l’Union européenne a certifié huit des vingt-deux entreprises qui y opèrent. Le découpage au chalumeau des coques y est effectué sans protection adéquate, assurent les militants, qui soupçonnent aussi des enfouissements illégaux d’amiante. Les ONG estiment que plusieurs dizaines de morts ont résulté d’accidents du travail sur le site au cours des dix dernières années. « Leur réputation vient d’en prendre un coup. Ils ont été au centre d’une controverse car ils détestent l’attention du public sur leurs activités », accueille Asli Odman.

Le EX-Foch devrait en principe retourner au Brésil pour se conformer à une nouvelle inspection, aux frais de la société turque SÖK Denizcilik.

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Le précédent des « Clemenceau »

juillet 1997. Dernière sortie du porte-avions Clémenceau.

2003. Il est vendu à une société espagnole pour être démantelé. Mais il s’écarte du contrat en tentant de sous-traiter le désamiantage à la Turquie. la Clémenceau revient à Toulon.

2 mois plus tard, Le désamiantage partiel débute à Toulon. Mais la polémique monte sur les tonnages d’amiante à retirer.

2005. Le navire part en Inde pour achever son démantèlement.

Décembre 2005. Des militants de Greenpeace s’approchent du navire et s’opposent à son transfert vers l’Inde, où les normes écologiques et sociales sont discutables.

2009-2010. la Clémenceau est démantelé au Royaume-Uni.

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