La quête de résilience de Virginie Efira, émouvante rescapée d’un attentat

Comment se remet-on d’une fusillade après avoir vu mourir des dizaines de personnes autour de soi ? Comment reprendre le cours de sa vie quand on a failli la perdre ? Et comment intégrer ses proches dans sa reconstruction personnelle alors qu’ils n’ont pas vécu le traumatisme ? Voici les questions soulevées par Revoir Parisle film d’Alice Winocour inspiré des attentats du 13 novembre 2015 qui ont fait 130 morts dans des cafés de la capitale et dans la salle de spectacle du Bataclan.
Mia (Virginie Efira) est une traductrice russe. Elle vit avec Vincent (Grégoire Colin), avec qui elle dîne dans un restaurant parisien après une longue journée de travail. Alors que son compagnon fait semblant d’avoir un rendez-vous professionnel et la laisse seule, elle va boire un verre dans un café. C’est ici, quelques minutes plus tard, qu’elle se retrouvera au milieu d’un attentat terroriste qui ne laissera que peu de survivants. Après avoir mis sa vie entre parenthèses pendant plusieurs mois à la campagne, elle retrouve Paris, sans aucun souvenir du drame, mais avec l’envie de retracer le fil de la soirée pour réussir à se reconstruire.
Dès les premières secondes du film, la mise en scène nous plonge dans une atmosphère stressante, celle qui nous invite à observer le moindre détail, à capter les bruits et les silences prêts à faire basculer l’intrigue dans le chaos à tout moment. D’abord plongé dans les pensées troubles, presque prémonitoires de Mia, le public, jamais vraiment serein, a vu de près le choc, soudain, bref, violent. Le personnage incarné par Virginie Efira part en quête de réponses, avec ce besoin de tout revoir, de tout comprendre pour surmonter son traumatisme. Elle va rencontrer Thomas (Benoît Magimel), gravement blessé aux jambes, qui préférerait tout oublier. Une certitude les réunira : que rien ne sera plus jamais comme avant, ni pour eux ni pour leurs proches qui n’étaient pas sur les lieux du tournage.
La force des dialogues permet de rendre compte de la solitude des victimes. « J’étais dans l’attaque »dit Mia à plusieurs reprises, se liant progressivement d’amitié avec les membres d’un groupe de soutien. « Nous sommes des fantômes »résume Thomas, qui cherche avant tout à « revivre ». Crédibilité troublante dans leur long cheminement vers le « diamant du traumatisme » – symbole de guérison tant physique que psychologique -, Virginie Efira et Benoît Magimel incarnent un duo complémentaire et joyeux dans un film puissant qui ne peut laisser personne indifférent.
« Mon frère était au Bataclan, il a survécu, on m’a envoyé un texto une partie de la nuit de l’attentata déclaré Alice Winocour lors des avant-premières de son film, présenté en mai à Cannes dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs. Par l’intermédiaire de mon frère, j’ai eu accès au monde des rescapés, je me suis inspiré de tous ces témoignages en essayant de leur être fidèle. Le défi est de reconstruire, mais nous ne pouvons pas nous reconstruire. »souligne le réalisateur.
Le genre : drame
Directeur: Alice Winocourt
Acteurs: Virginie Efira, Benoît Magimel, Grégoire Colin
Pays : France
Durée : 1h45
Sortir : 7 septembre 2022
Distributeur : Pathé
Sommaire: à Paris, Mia est prise dans un attentat dans une brasserie. Trois mois plus tard, alors qu’elle n’a toujours pas réussi à reprendre le cours de sa vie et ne se souvient que par bribes de l’événement, Mia décide d’enquêter sur sa mémoire pour retrouver le chemin de la vie. bonheur possible.
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