La Nation crie d’Eeyou Istchee préoccupée par l’adoption du projet de loi 96

Ce projet de loi adopté le 24 mai à l’Assemblée nationale vise, entre autres, à renforcer les mécanismes de protection de la langue française.
La grande chef de la Nation crie Mandy Gull-Masty dit qu’elle comprend le but de la loi. Cependant, elle craint que le gouvernement, dans sa démarche, ne protège pas suffisamment les langues autochtones.
La façon dont la loi est rédigée est vraiment une approche pour protéger la langue française, mais on ne peut pas donner cette protection sans dire dans le processus qu’il y a d’autres langues ici aussi, des langues originaires du Canada. et le Québec, et ce sont des langues autochtones
fait-elle remarquer.
De plus, puisque le projet de loi 96 augmente les exigences linguistiques en français au cégep, il est à craindre que cela défavorise les étudiants cris qui décident de déménager en ville afin de poursuivre des études postsecondaires.
Disons que tu vas à l’école toute ta vie en cri ou en anglais et que du coup tu vas au cégep, tu dois suivre des cours très difficiles, je pense, en français, et aussi essayer de réussir un français. Ça va être dur. Cela créera des obstacles au succès des étudiants autochtones, et cela pourrait même créer des obstacles pour notre propre population d’avoir de nouveaux étudiants qui obtiennent leur diplôme.
dit Mandy-Gull Masty.
La grande chef insiste sur le fait qu’elle veut dialoguer ouvertement avec le gouvernement et les autres nations autochtones afin de trouver des solutions possibles.
Je veux que mes besoins soient aussi dans cette loi, qu’il y ait une protection non seulement pour les Cris, mais aussi pour les autres nations [autochtones] Au Québec. C’est pourquoi je dis que j’ai une ouverture pour parler, je vous invite à venir à table pour trouver des solutions
conclut-elle.
Le Conseil Mohawk de Kahnawake (MCK) a exprimé son mécontentement face au projet de loi 96 la semaine dernière. Dans un communiqué, le MCK a annoncé qu’il suspendait ses relations avec le gouvernement, en attendant que ce dernier propose des solutions pour répondre aux besoins des autochtones.
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